L'Algérie, fermement opposée à toute intervention militaire au Niger, a envoyé mercredi son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en tournée au Nigeria, Bénin et Ghana, afin d'aider à trouver une issue à la crise, a annoncé la diplomatie algérienne.
Le ministre Ahmed Attaf, "mandaté par le président Abdelmadjid Tebboune, entame aujourd'hui (mercredi) des visites de travail au Nigeria, au Bénin, et au Ghana", a annoncé le ministère, sur son compte X (ex Twitter).
Il va mener des "consultations sur la crise au Niger et sur les moyens d'y faire face" avec ses homologues de ces pays "qui appartiennent à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao)", a précisé le ministère.
Le président Tebboune a indiqué le 6 août qu'il refusait "catégoriquement toute intervention militaire" extérieure au Niger qui représente, selon lui, "une menace directe pour l'Algérie".
Il "n'y aura aucune solution sans nous. Nous sommes les premiers concernés", avait-il ajouté, lors d'un entretien retransmis par la télévision nationale.
L'Algérie partage près de 1.000 km de frontière avec le Niger.
Après le coup d’Etat du 26 juillet, la Cedeao a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine "pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger".
"Deux pays (Mali et Burkina Faso, ndlr) sont prêts à entrer dans la bataille (aux côtés du Niger, ndlr)", avait souligné M. Tebboune, en estimant qu'en cas d'opération militaire, "tout le Sahel s'embrasera".
Au Mali et au Burkina Faso, confrontés à la violence terroriste comme le Niger, les militaires putschistes ont prévenu qu'ils seraient solidaires de leur voisin.
Le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a assuré samedi qu'une intervention militaire "ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient".