Israeli forces killed five Palestinians in the West Bank, say health officials in the occupied territory. / Photo: AP (AP)

"Tsahal a étendu son entrée terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement", a dit lundi Benjamin Netanyahu, selon qui la "troisième phase" de l'opération militaire a débuté.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus, a confirmé mardi matin que "les troupes israéliennes se trouvent dans différentes parties du nord de la bande de Gaza".

"Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers", a-t-il ajouté, ajoutant comprendre que la situation (humanitaire) est difficile mais ce n'est pas de notre fait".

L'offensive israélienne met à très rude épreuve les 2,4 millions d'habitants de Gaza, soumis à des bombardements sans discontinuer et depuis le 9 octobre à un "siège complet" qui les prive de livraison d'eau, de nourriture et d'électricité.

"La poignée de convois autorisés via Rafah n'est rien comparé aux besoins de plus de 2 millions de personnes piégées à Gaza", a dénoncé le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini.

Il a réclamé un "cessez-le-feu humanitaire immédiat devenu une question de vie ou de mort pour des millions de personnes".

Cette éventualité est totalement exclue par M. Netanyahu. "Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas", a-t-il asséné.

Pour Washington, son allié, un cessez-le-feu n'est pas "la bonne réponse pour l'instant", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, qui préconise plutôt des "pauses humanitaires".

Des tonnes d'aide bloquées

Des tonnes d'aide s'entassent au poste-frontière de Rafah, séparant l'Egypte de Gaza. Seuls 117 camions d'aide sont arrivés depuis le 21 octobre à Gaza, déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007, selon le dernier décompte de l'ONU lundi matin.

8.306 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre. "Près de 70% des personnes tuées sont des enfants et des femmes. Il ne peut s'agir de +dommages collatéraux", a déploré M. Lazzarini.

La situation des hôpitaux inquiète aussi, alors que des milliers de civils s'y sont réfugiés.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état mardi de nouvelles frappes aux abords de l'hôpital al-Quds. "Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique", a-t-il écrit sur X.

A Gaza, les médecins "opèrent à même le sol" et pratiquent des césariennes ou des "amputations de gamins sans anesthésie" du fait du manque de médicaments, a dénoncé lundi Médecins du monde (MDM).

En raison d'un manque d'eau potable, "les gens boivent de l'eau de mer, les gens de mon équipe ont des diarrhées, leurs gamins dans quelques jours seront déshydratés", a ajouté le vice-président de l'ONG, Jean-François Corty.

Frappes au Liban

Le conflit a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée où près de 120 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats et de colons israéliens, d'après le ministère de la Santé local.

L'armée israélienne a par ailleurs affirmé mardi avoir mené des frappes aériennes au Liban visant le Hezbollah, alors que la communauté internationale redoute un embrasement régional.

Dans un entretien lundi à l'AFP, le Premier ministre libanais Najib Mikati a assuré que son pays faisait tout son possible pour ne pas être entraîné dans le conflit. "Je crains qu'une escalade n'englobe toute la région", a-t-il dit.

Lundi également, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé plusieurs cibles en Syrie.

Agences