L'armée israélienne a recommencé à bombarder la bande de Gaza avec la fin de la pause humanitaire / Photo: AFP (AFP)

"Des avions de guerre bombardent des cibles du Hamas dans la bande de Gaza", a déclaré l'armée israélienne vendredi matin, accusant le Hamas d'avoir "violé" la trêve.

Des témoins aussi ont fait part de vols intenses d'avions militaires et de drones dans les zones nord-ouest de la ville de Gaza. Quelques minutes après l'expiration, un journaliste a témoigné de frappes aériennes et de tirs d'artillerie israéliens sur cette ville.

En outre, les affrontements entre les forces israéliennes et les groupes palestiniens ont repris dans le nord et le centre de la bande de Gaza.

Plus tôt dans la nuit, six Israéliens ont été libérés par le Hamas, après deux autres en journée, et sont rentrés en Israël, dans le cadre d'échanges avec des otages palestiniens détenus en Israël.

Dans le cadre de la reprise des combats, les autorités israéliennes ont réinstauré des restrictions qui étaient en vigueur avant la trêve. Dans plusieurs zones, du pays les écoles ne peuvent ainsi ouvrir que si elles sont dotées d'un abri aux normes.

Le Hamas s'était dit prêt à prolonger la trêve dans la bande de Gaza, après un appel du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à poursuivre la pause des combats, à quelques heures de son expiration vendredi.

La trêve, prolongée à deux reprises après son entrée en vigueur le 24 novembre, avait mis fin à sept semaines de bombardements israéliens dévastateurs sur le territoire palestinien assiégé.

Cette pause, négociée par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, a permis la libération de dizaines d'otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre et de trois fois plus de Palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée d'aide humanitaire dans le territoire palestinien.

"Clairement, nous voulons voir ce processus continuer à avancer", avait déclaré jeudi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui avait appelé à prolonger la trêve, lors d'un déplacement en Israël et en Cisjordanie occupée où il s'est respectivement entretenu avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Mahmoud Abbas.

En cas de reprise des combats, "des plans de protection humanitaire des civils doivent être mis en place afin de minimiser les morts de Palestiniens innocents", avait ajouté le secrétaire d'Etat.

Otages libérés

La trêve a permis la libération de 80 otages israéliens, des femmes et des enfants, et de 240 prisonniers palestiniens. Une vingtaine d'étrangers ou bi-nationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été libérés hors du cadre de l'accord.

L'armée israélienne a estimé qu'environ 240 personnes avaient été prises en otage et emmenées dans la bande de Gaza lors de l'attaque du 7 octobre. Cette attaque a fait environ 1.200 morts en Israël, en majorité des civils, selon les autorités.

En représailles de cette attaque, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre qui a duré jusqu'au début de la trêve.

D'après le gouvernement de Gaza, plus de 15.000 personnes, dont au moins 6.150 enfants et jeunes âgés de moins de 18 ans, ont péri dans les frappes israéliennes.

L'accord de trêve avait permis d'accélérer l'arrivée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où de longs convois de camions sont encore entrés jeudi depuis l'Egypte.

Les besoins sont immenses dans le territoire déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007 et placé depuis le 9 octobre en état de siège total par Israël.

Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre, et plus de la moitié des logements endommagés ou détruits. Plusieurs centaines de milliers de civils ont fui le nord du petit territoire, dévasté par les combats, pour chercher refuge dans le sud.

Agences