La Turquie invite la Belgique à prendre des mesures contre le groupe terroriste PKK (Others)

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a animé jeudi à Ankara une conférence de presse conjointe avec son homologue belge, Hadja Lahbib, en visite de travail en Turquie.

Mevlut Cavusoglu a réaffirmé que les forces turques ciblent directement les terroristes et "ne visent jamais les civils ou les infrastructures civiles" dans leurs opérations antiterroristes de l'autre côté de la frontière.

Plus tôt, Hadja Lahbib a exprimé ses "préoccupations" quant à une éventuelle opération terrestre de la Turquie contre des cibles terroristes en Irak et en Syrie.

"J'aurais aimé que l'Irak puisse déployer des efforts pour éliminer les terroristes du PKK, comme il l'a fait avec Daesh", a-t-elle dit.

Elle a également souligné les engagements pris par les États-Unis et la Russie en 2019 concernant la neutralisation des terroristes en Syrie, et a invité ces pays à tenir leurs engagements.

Selon le chef de la diplomatie turque, il est "impensable" que la Turquie reste inerte face aux attaques terroristes, précisant que les messages de solidarité et de condamnation ne suffisent pas pour éliminer le terrorisme.

Cavusoglu s'est également opposé aux déclarations contre le déroulement des opérations aériennes ou terrestres et a indiqué que la Turquie est l'un des pays les plus sensibles en termes de préservation des civils et des infrastructures civiles.

Le ministre turc a également souligné la nécessité de combattre le terrorisme sans relâche et a fait part des attentes d'Ankara vis-à-vis de la Belgique en la matière.

"Nous attendons de vous (la Belgique) que vous preniez des mesures et luttiez contre l'organisation PKK qui est actuellement très active en Belgique et mène des activités terroristes dans toute l'Europe. Nous devons être solidaires dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.

Mevlut Cavusoglu a en outre déclaré que les organisations terroristes PKK, Dhkp-C et les entités affiliées à FETO sont présentes en Belgique, précisant que "les organisations terroristes devraient être empêchées d'utiliser la Belgique comme siège général."

Au cours de sa campagne de terrorisme de plus de 35 ans contre la Turquie, le PKK - inscrit sur la liste des organisations terroristes par la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne - a été responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. Le YPG est la branche syrienne du PKK.

Tout en insistant sur la montée du racisme et de l'islamophobie en Europe, Mevlut Cavusoglu a expliqué à son homologue belge, Hadja Lahbib, que la diaspora turque "en Belgique est également touchée par le même phénomène".

"Nous attendons de l'administration belge qu'elle prenne des mesures et des dispositions sérieuses contre les attaques visant les mosquées et nos citoyens", a-t-elle déclaré.

Cavusoglu a jugé "étranges" les mises en garde de Lahbib concernant les prochaines élections générales en Turquie l'année prochaine, soulignant que des institutions internationales crédibles telles que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce) surveillent toujours les élections en Turquie, comme elles le font dans d'autres pays.

"Les élections en Turquie sont toujours démocratiques et transparentes. Les gouvernements en Turquie arrivent au pouvoir par le vote du peuple, par le choix du peuple. Le changement se produit par le vote populaire", a-t-il réagi.

Tout en rappelant que le pays a déjà fait l'objet de tentatives de coup d'État, Mevlut Cavusoglu a souligné que son pays a toujours résisté aux mouvements antidémocratiques.

En ce qui concerne les relations bilatérales, la Turquie et la Belgique ont pris un élan significatif dans leur coopération, selon Cavusoglu, qui a ajouté que les contacts réguliers entre Ankara et Bruxelles se poursuivent en dépit des effets de la pandémie de Covid-19.

Mevlut Cavusoglu a relevé que la Turquie attache de l'importance aux visites mutuelles et a exprimé le souhait d'organiser en 2023 la réunion du mécanisme trilatéral des ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Justice des deux pays, qui s'était déjà tenue à Ankara en 2016.

Le chef de la diplomatie turque a insisté sur le fait que l'économie et le commerce sont un pilier important des relations entre les deux pays, précisant que le volume des échanges entre la Turquie et la Belgique a augmenté de 43% et a atteint 10,5 milliards de dollars.

AA