Josep Borrell affirme que le monde doit cesser de fermer les yeux sur la tragédie à Gaza / Photo: Reuters (Reuters)

"Trop de vies innocentes ont été perdues. Quatre-vingt-dix pour cent de la population sont déplacés de chez eux. Cette catastrophe humanitaire n'est pas naturelle. Ce n'est pas un tremblement de terre, pas une inondation. C'est une catastrophe humanitaire causée par l'homme, et le monde doit cesser de fermer les yeux sur cette tragédie," a déclaré le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, lors de son discours à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G-20 au Brésil.

Borrell a noté que 26 des 27 États membres de l'UE ont exhorté Israël à ne pas prendre de mesures militaires dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, et ont demandé une pause humanitaire urgente qui conduirait à un cessez-le-feu permanent.

"La question n'est pas de savoir si Israël doit respecter le droit international et le droit humanitaire. Certainement, tout le monde doit le faire. La question est de savoir s'ils le font," a-t-il insisté.

Attirant l'attention sur les attaques systématiques des colons juifs contre les Palestiniens en Cisjordanie, Borrell a déclaré que certains États membres de l'UE avaient déjà pris des mesures en sanctionnant les colons violents.

"Ce qui se passe en Cisjordanie est le véritable obstacle, - et il y a de nombreux obstacles, mais celui-ci est important - à la solution à deux États," a-t-il affirmé.

Cette déclaration intrevient dans le contexte où Israël a lancé une offensive meurtrière sur la bande de Gaza à la suite d'une incursion transfrontalière du groupe palestinien Hamas en date du 7 octobre 2023.

Le bombardement israélien qui a suivi a tué au moins 29 313 personnes et en a blessé près de 70 000, causant une destruction massive et des pénuries de biens essentiels.

La guerre israélienne à Gaza a poussé 85% de la population du territoire au déplacement interne, entraînant des pénuries aiguës de nourriture, d'eau salubre et de médicaments, tandis que 60% de l'infrastructure de l'enclave a été endommagée ou détruite, selon l'ONU.

Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice. Une décision intérimaire en janvier dernier a ordonné à Tel Aviv de cesser les actes génocidaires et de prendre des mesures pour garantir que l'aide humanitaire soit fournie aux civils de Gaza.

AA