Fresques en l'honneur des journalistes palestinien dans un quartier de Londres. / Photo: AA (AA)

Le Club des prisonniers palestiniens (association non-gouvernementale palestinienne de défense des droits humains) annonce qu'Israël a interpellé 66 journalistes de Cisjordanie, incluant Jérusalem-Est, depuis le début de sa guerre contre la bande de Gaza en date du 7 octobre 2023.

Ce chiffre a été communiqué suite à l'arrestation, à l'aube du mercredi 6 avril, de la journaliste Asma Noah Harish (32 ans) à son domicile dans la ville de Ramallah, au centre de la Cisjordanie, par les autorités israéliennes.

Le Club a déclaré par voie de communiqué que "le nombre de journalistes, hommes et femmes, détenus en Cisjordanie, incluant la ville de Jérusalem-Est, après le 7 octobre a atteint les 66 personnes. L'occupation continue de détenir 45 d'entre eux, dont quatre femmes journalistes, dont la dernière en date est la journaliste Asma".

L’association de défense des droits humains a souligné que l’arrestation de la journaliste Asma "vient s’ajoute à l’arrestation de son père, Noah, et de son frère Ahmed".

Selon la même source, cette escalade "s'inscrit dans le cadre des vastes campagnes d'arrestations menées par l'armée d'occupation après le 7 octobre, avec les arrestations des femmes, qui se sont récemment considérablement intensifiées".

Le Club des prisonniers a rapporté que "23 des journalistes hommes et femmes détenus ont été transférés en détention administrative (sans chef d'inculpation) sous prétexte de l'existence d'un (dossier secret), parmi lesquels les journalistes Ikhlas Sawalha et Bushra Al-Taweel".

Quant à la majorité des autres journalistes détenus, "ils ont été accusés d’incitation à la violence (contre Israël) sur les réseaux sociaux ou les médias dans lesquels ils travaillent", selon la même source.

Le Club des prisonniers palestiniens considère “qu'au cours des dernières décennies, l'occupation a adopté une politique d'arrestation de journalistes, en plus de plusieurs autres persécutions, crimes et violations à leur encontre, dans une tentative continue de faire taire leurs voix et de combattre le récit palestinien".

L'organisation palestinienne a renouvelé son appel aux institutions internationales des droits de l'Homme pour "assumer leurs responsabilités nécessaires à la lumière du génocide qui se poursuit toujours contre notre peuple à Gaza et du ciblage de tous les segments de la société palestinienne par le biais des arrestations généralisées et systématiques".

Selon le Club des prisonniers, "le nombre total de prisonniers palestiniens dans les geôles de l'occupation israélienne a atteint à la fin mars plus de 9 400, dont 3 661 détenus administratifs".

Depuis le début de la guerre israélienne dans la bande de Gaza, le 7 octobre, l'armée israélienne a accru ses attaques en Cisjordanie, en incluant Jérusalem-Est, causant des affrontements avec les Palestiniens qui ont fait 456 morts et environ 4 750 blessés, selon le ministère palestinien de la Santé.

Le nombre de détenus palestiniens en Cisjordanie a atteint quelque 7 990 depuis le 7 octobre 2023.

Depuis cette date, Israël poursuit cette guerre malgré la publication d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu pendant le mois de Ramadan. L'État hébreu mène des opérations militaires meurtrières dans la Bande de Gaza qui ont fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes. Elles ont de surcroît mené à une catastrophe humanitaire sans précédent et à une destruction massive des infrastructures, qui ont valu à Tel Aviv de comparaître devant la Cour internationale de Justice pour des accusations de "génocide".


TRT Français et agences