Dans le camp de réfugiés de Nur Shams en Cisjordanie, l'épicentre de la violence. / Photo: AA (AA)

Une grève générale en Cisjordanie occupée pour protester contre les violentes incursions israéliennes a paralysé, ce dimanche, la vie dans le territoire occupé.

La grève est intervenue en réponse aux appels des forces politiques, des syndicats et des organisations de la société civile après le raid de l'armée israélienne sur la ville de Tulkarem et le camp de Nur Shams, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Au moins 14 Palestiniens ont été abattus lors de raids militaires israéliens sur le camp Nur Shams, a annoncé samedi le ministère palestinien de la Santé.

Samedi après-midi, le conducteur d'une ambulance du Croissant-Rouge palestinien a été tué au cours d'affrontements entre des colons et des villageois palestiniens à As-Sawiya, village au nord de Ramallah, ont indiqué l'organisation et le ministère palestinien de la Santé.

Selon un témoin joint par l'AFP, des colons ont attaqué des maisons du village à coups de pierre et de tirs à balles réelles dans l'après-midi. Deux jeunes Palestiniens, venus les confronter, ont été blessés. À l'arrivée d'une ambulance, le chauffeur a été touché, d'après ce témoin, qui précise que des soldats israéliens étaient présents.

Au moins 480 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre israélienne à Gaza.

Parallèlement à ses attaques contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié ses raids et ses arrestations en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-est occupée.

L'offensive destructrice contre Gaza a fait plus de 34 000 morts, pour la plupart des enfants et des femmes, et causé des destructions massives et une famine qui a tué des enfants et des personnes âgées, selon des données palestiniennes et internationales.

Israël poursuit sa guerre malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat. Tel Aviv fait également face à des accusations de “génocide” devant la Cour internationale de Justice.

Fosse commune

L'Administration palestinienne de la défense civile de la bande de Gaza a déclaré, samedi soir, que les corps de 120 Palestiniens tués par l'armée israélienne avaient été retrouvés dans une fosse commune située dans la province méridionale de Khan Yunis.

"Aujourd'hui, nos équipes dans le gouvernorat de Khan Yunis ont découvert les corps de 50 martyrs (le chiffre a été revu à 120 corps, NDLR) de différents groupes d'âge qui ont été récupérés par les forces d'occupation et enterrés collectivement à l'hôpital Nasser", a indiqué le communiqué.

Le communiqué souligne qu'il y a encore des corps dans les fosses communes et sous les décombres, ajoutant que les équipes de la protection civile poursuivent leurs efforts de recherche et de récupération.

L'armée israélienne a annoncé son retrait de Khan Yunis le 7 avril, laissant derrière elle d’importantes destructions de routes, d’habitations et d’infrastructures.

Faisant fi de la décision provisoire de la Cour internationale de Justice, Israël poursuit ses attaques contre Gaza où au moins 34 049 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des femmes et des enfants, et 76 901 blessés depuis le 7 octobre, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

L’attaque israélienne a poussé 85% de la population de Gaza au déplacement interne dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.

Toutefois, les hostilités se poursuivent sans relâche et les livraisons d’aide restent malheureusement insuffisantes pour faire face à la catastrophe humanitaire.​​​​​​​

Neuf morts à Rafah

Alors que l’opération militaire israélienne à Gaza a déjà atteint 197 jours, Tel Aviv concentre l’essentiel de ses opérations à Rafah à l’extrémité sud de la bande de Gaza où la population attend, dans l’anxiété, une invasion israélienne terrestre annoncée.

Neuf personnes, parents et enfants d'une même famille ont péri dans une frappe israélienne sur leur maison. À Rafah, la mort vient du ciel avant l'assaut terrestre annoncé par Israël.

Avant que n'éclate la guerre israélienne sur la bande de Gaza, Rafah, dont les faubourgs touchent la frontière égyptienne, comptait 250.000 habitants.

Les Nations unies en recensent aujourd'hui environ 1,5 million - sur les 1,7 million de déplacés sur l'ensemble du territoire côtier, dont un million vivent sous des tentes ou à proximité d'abris déployés par les ONG.

Repoussés toujours plus au sud par la guerre, ils sont aujourd'hui entassés dans des conditions extrêmement précaires à Rafah, où manquent eau, vivres, médicaments et logements.

- Routes fermées -

Peu après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre, Israël a demandé aux Palestiniens vivant dans le nord de se rendre dans des "zones de sécurité" situées dans le sud, comme Rafah.

Six mois plus tard, Rafah est sous la menace d'une offensive terrestre imminente. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est dit déterminé à lancer l'assaut sur la ville où, selon lui, se concentrent quatre bataillons du Hamas.

Mais les ONG et un nombre croissant de chancelleries étrangères s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le porte-parole de la Défense civile de Gaza a souligné que des frappes avaient touché plusieurs zones à Rafah au cours de la nuit, y compris le quartier de Salam où une personne a été tuée et plusieurs autres blessées.

Il a ajouté que l'armée avait frappé une maison et une école maternelle. "La nuit a été très dure pour le gouvernorat de Rafah", a-t-il déclaré.


TRT Français et agences