Gaza : le gouvernement allemand refuse de condamner explicitement le massacre de Palestiniens / Photo: AA (AA)

Le gouvernement allemand s'est dit choqué, vendredi, par les tueries de civils palestiniens par l'armée israélienne, ces derniers attendant de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, mais il s'est abstenu de condamner fermement ces actes.

"Des nouvelles alarmantes nous parviennent de Gaza. Nous exigeons avec insistance une clarification des événements. La protection des civils dans cette situation dramatique doit être une priorité absolue", a souligné Kathrin Deschauer, porte-parole adjointe du ministère des Affaires étrangères. Elle répondait à une question sur la position de l'Allemagne concernant les récents massacres à Gaza, lors d'une conférence de presse à Berlin.

"Nous appelons à un cessez-le-feu humanitaire pour prévenir d'autres décès à Gaza," a-t-elle ajouté.

Cependant, Wolfgang Buechner, porte-parole adjoint de la chancellerie, a déclaré que les tueries de civils palestiniens survenues jeudi "ne pouvaient être qualifiées de massacre", en raison de l'ambiguïté des circonstances.

Ces déclarations interviennent après que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur une foule de Palestiniens rassemblés tôt jeudi matin pour recevoir de l'aide humanitaire près de la ville de Gaza. Selon le ministère de la Santé de Gaza, cette attaque israélienne a fait au moins 112 morts et 760 blessés.

Cet assaut marque une intensification majeure dans l’offensive militaire dévastatrice qu’Israël mène contre Gaza depuis une attaque le 7 octobre dernier, par le Hamas.

Depuis, au moins 30 035 Palestiniens ont été tués et plus de 70 457 autres blessés, dans un contexte de destruction massive et de pénuries de biens de première nécessité. Israël a également imposé un blocus sévère sur la bande de Gaza, plongeant sa population, et en particulier les habitants du nord de Gaza, dans une situation proche de la famine.

La guerre israélienne a contraint 85% de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur de son propre territoire, face à des pénuries critiques de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, d'après les informations de l'ONU.

Dans ce contexte, Israël fait l'objet d'accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice. Une décision préliminaire en janvier a sommé Tel Aviv de mettre fin aux actes génocidaires et de prendre des mesures pour assurer la fourniture d'assistance humanitaire aux civils à Gaza.

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