"Acte 2" de la mobilisation nationale contre la réforme des retraites (Others)

Forte du succès de la première journée de mobilisation nationale, l'intersyndicale a appelé à un mouvement encore plus massif que celui du 19 janvier, qui a réuni plus d'un million de manifestants à travers la France, selon les autorités, plus de deux millions selon la CGT.

Des appels à la grève ont été lancés dans de nombreux secteurs, notamment à la SNCF et à la RATP, qui ont prévenu d'un trafic à nouveau très limité mardi.

L'activité dans la fonction publique, l'enseignement, les raffineries ou encore la production d'énergie - chez EDF et Engie - sera aussi perturbée.

"J'appelle les gens à se mobiliser, à surtout ne pas croire que les jeux sont faits", a déclaré lundi le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, sur France 2.

Plus de 250 manifestations sont prévues partout en France, a indiqué la CGT. Le gouvernement a fait savoir que 11.000 policiers et gendarmes seraient mobilisés mardi, soit un millier de plus que pour le 19 janvier.

"Je pense qu'il y aura une très forte mobilisation", a déclaré à Reuters le secrétaire général de l'UNSA Fonction publique. "Toutes les organisations syndicales sont d'accord pour dire que cette réforme est injuste, qu'elle est brutale", a ajouté Luc Farré.

"Indispensable"

Le gouvernement reste déterminé à faire passer son projet de réforme des retraites - une promesse de campagne d'Emmanuel Macron - qui prévoit notamment le report de l'âge légal de départ de 62 ans à 64 ans en 2030, une mesure qui cristallise l'opposition mais sur laquelle l'exécutif ne semble pas vouloir reculer.

"Ça n'est plus négociable, la retraite à 64 ans et l'accélération [de l'allongement de la durée de cotisation, ndlr] de la réforme Touraine", a affirmé dimanche la Première ministre Elisabeth Borne sur Franceinfo.

En déplacement aux Pays-Bas où il a rencontré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le chef de l'Etat a apporté lundi soir son soutien à la Première ministre.

Interrogé en conférence de presse sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron a réaffirmé que celle-ci était "indispensable, quand on se compare en Europe et quand on regarde la nécessité que nous avons de collectivement préserver notre système de retraite par répartition".

Présenté le 10 janvier, le projet de réforme du gouvernement suit son cours et est arrivé lundi en commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale, ouvrant une autre bataille politique.

La gauche et l'extrême droite s'opposant au projet, le camp présidentiel - qui ne dispose plus de la majorité absolue au Parlement - compte sur le soutien des conservateurs, et en particulier Les Républicains, pour faire adopter sa réforme.

"J'invite les parlementaires à ne pas aller, tête baissée, dans le report de l'âge légal à 64 ans parce que c'est rejeté par une immense majorité des salariés", a plaidé lundi Laurent Berger sur France 2.

Du côté des syndicats, on prépare déjà un possible "acte 3" de la mobilisation nationale. L'intersyndicale a prévu de se réunir mardi dans la soirée pour décider des suites à donner au mouvement.

"Il faut absolument que le gouvernement entende", a estimé auprès de Reuters la secrétaire générale de la CFDT Fonction Publique, Mylène Jacquot. "Quand il y a quelque chose qui est aussi profondément ancré comme rejet, c'est même dangereux de la part du gouvernement de ne pas entendre".

Reuters