Les manifestations de mercredi ont été initiées par un collectif en ligne baptisé "GenZ 212". Ce mouvement demande de meilleurs services de santé et d'éducation.
Les manifestations ont rassemblé des centaines de manifestants à Casablanca (ouest), Tanger ou Tétouan (nord), avec les slogans "Le peuple veut la chute de la corruption" et "Liberté, dignité et justice sociale".
Mais pour la deuxième soirée consécutive, des violence ont éclaté dans certaines villes du Maroc. Les autorités ont annoncé que deux personnes sont mortes mercredi soir à Lqliaâ, près d'Agadir dans le sud du pays, alors qu’elles tentaient de prendre d’assaut un poste de gendarmerie.
Les gendarmes "ont été contraints de faire usage de leurs armes de service, dans le cadre de la légitime défense, pour repousser une attaque et une prise d’assaut menées par des groupes d’individus", ont indiqué les autorités locales citées par l'agence MAP.
C’est l’incident le plus grave intervenu depuis le début du mouvement de contestation lancé par un collectif de jeunes baptisé GenZ 212.
De nombreuses interpellations
Suite à ces violences, qui ont fait près de 300 blessés, en majorité dans les rangs des forces de l'ordre, plus de 400 personnes ont été interpellées, a indiqué Rachid El Khalfi, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Il a également précisé que plus de 140 véhicules de la police et 20 voitures de particuliers avaient été incendiés et que les manifestants ont également pris d'assaut des administrations, des agences bancaires et commerces, notamment à Inzegane et Oujda.
A Rabat, le parquet a décidé, mercredi, qu'un deuxième groupe de 97 personnes, dont trois placées en détention, allaient être jugées, a déclaré à l'AFP leur avocate Souad Brahma, précisant que la date de leur procès n'a pas encore été fixée.
Le groupement GenZ 212 est apparu récemment via des appels à manifester sur des réseaux sociaux comme Discord. Le serveur Gen Z 212 comptait plus de 125 000 membres mercredi après-midi. GenZ fait référence à la génération Z c’est-à-dire les personnes nées entre 1995 et 2010.
Ce groupe GenZ 212 se décrit comme un "espace de discussion" sur "des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption", et affirme rejeter "la violence" et agir par "amour de la patrie et du roi" Mohammed VI.
