Ukraine: plus de 120 diplomates russes expulsés d'Europe en 48 heures (AFP)

Après la France et l'Allemagne lundi, l'Italie, le Danemark et la Suède ont à leur tour expulsé mardi des dizaines de diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev.

L'Italie a décidé d'expulser 30 diplomates russes pour des raisons de "sécurité nationale", a déclaré mardi le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui s'exprimait à Berlin en marge d'une conférence sur la sécurité de la Moldavie.


"Cette mesure, prise d'un commun accord avec nos partenaires euro péens et atlantiques, a été rendue nécessaire pour des raisons liées à notre sécurité nationale et dans le contexte de la situation actuelle de crise liée à l'agression injustifiée de l'Ukraine par la Fédération de Russie", a déclaré le chef de la diplomatie italienne.

Les Occidentaux ont manifesté ce week-end leur indignation après la découverte de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au Nord-Ouest de Kiev, à la suite du retrait des Russes qui desserrent l'étau sur la capitale.

Dans la foulée des informations sur les morts de Boutcha, la Lituanie a annoncé l'e xpulsion de l'ambassadeur de Russie "en réponse à l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine souveraine et aux atrocités commises par les forces armées russes".

L'Allemagne a fait savoir le jour même qu'elle expulsait "un nombre élevé" de diplomates russes en poste à Berlin, en lien avec la guerre en Ukraine, selon la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock. D'après des informations de l'AFP, leur nombre s'élèverait à 40.

Ces employés de l'ambassade de Russie constituaient "une menace pour ceux et celles qui cherchent une protection chez nous", a-t-elle justifié . L'Allemagne accueille plus de 300.000 réfugiés ukrainiens ayant fui les combats dans leur pays depuis le 24 février.

233 expulsés au total

Quelques minutes plus tard, la France annonçait l'expulsion de 35 diplomates russes "dont les activités sont contraires à (ses) intérêts", selon une source proche du ministère français des Affaires étrangères, précisant que "cette action s'inscrit dans une démarche européenne".

Et mardi matin, le Danemark a lui aussi décidé d'expulser 15 diplomates russes ayant "mené des activités d'espionnage sur le sol danois", a affirmé le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod.

La Suède a elle aussi annoncé en milieu de journé l'expulsion de trois diplomates russes.

Plusieurs pays européens avaient déjà pris des mesures similaires

Le 29 mars, la Belgique avait annoncé l'expulsion sous 15 jours de 21 personnes travaillant pour l'ambassade et le consulat de Russie, soupçonnées d'implication "dans des opérations d'espionnage et d'influence menaçant la sécurité nationale".

Le même jour, les Pays-Bas avaient décidé l'expulsion de 17 personnes "accréditées en tant que diplomates auprès des représen tations russes aux Pays-Bas" mais "secrètement actives en tant qu'officiers de renseignement".

Le 23 mars, la Pologne avait annoncé, par la voix de son ministre de l'Intérieur Mariusz Kaminski, l'expulsion 45 "espions russes se faisant passer pour des diplomates".

Selon un décompte effectué par l'AFP, quelque 233 diplomates russes au total ont été expulsés de divers pays de l'UE depuis le début de l'invasion russe.

La Russie a fait savoir qu'elle réagirait par des décisions similaires

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouko, cité mardi par l'age nce TASS, a été très clair sur ce point: "Nous allons bien sûr prendre des mesures de représailles".

"Il est clair qu'il s'agit d'un campagne coordonnée à l'avance. Cela porte un coup aux relations bilatérales, aux canaux de discussions diplomatiques", a-t-il ajouté, estimant que "les conséquences vont se faire sentir très longtemps".

AFP