Un soldat ukrainien aux abords de la ville de Bakhmut (Others)

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné des centaines de milliers de morts. Selon les derniers bilans,180.000 morts ou blessés sont à compter parmi les soldats russes et 100.000 côté ukrainien. D'autres sources évoquent 150.000 pertes dans chaque camp. Des chiffres faramineux, sans compter encore les pertes civiles.

Dans la ville portuaire de Marioupol, c’est plus de 20.000 civils ukrainiens qui ont disparu, affirme Kiev. Au total, selon des sources occidentales, ils seraient 30.000 à 40.000 à avoir perdu la vie dans le conflit. Fin janvier, l'ONU évaluait à 18.000 le nombre de morts et de blessés, tout en reconnaissant que "les chiffres réels sont considérablement plus élevés".

Si la plupart des victimes sont mortes lors de bombardements russes selon l'ONU, les mines en sont tout aussi responsables. Alors que Kiev souligne que 30% du territoire ukrainien est pollué par ces explosifs, des spécialistes estiment qu’il faudra des décennies pour décontaminer les sols.

1500 km de ligne de front et d’atrocités

Selon le chef de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny, la ligne de front "active" s'étend sur 1500 km du nord au sud dans l'est de l'Ukraine. La ville de Bakhmout, qui est depuis quelques mois qualifiée d'"enfer sur terre" par les combattants ukrainiens, est le théâtre d’une bataille sanglante depuis l'été. Forces russes et mercenaires de Wagner, qui ont accueilli des milliers de prisonniers russes, progressent lentement depuis quelques semaines.

Durant ces mois de conflit, des images terrifiantes ont pullulé sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information, comme celles de la gare de Kramatorsk bombardée alors que des milliers de civils tentaient d'évacuer la région, une maternité frappée à Marioupol en mars et l'image d'une femme enceinte évacuée sur un brancard, qui ne survivra pas…

Près de 65.000 cas de crimes de guerre présumés ont été signalés, selon le commissaire européen à la Justice Didier Reynders. Exécutions, viols, tortures et kidnappings d'enfants - plus de 16.000 transférés en Russie ou en zone sous contrôle russe, selon Kiev - ont été imputés aux troupes russes, accusées en septembre par des enquêteurs de l'ONU d'avoir commis des crimes de guerre "à grande échelle". La Cour pénale internationale a ouvert dès le 2 mars 2022 une enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Ukraine.

Des villes et villages, encore privés d’eau et d’électricité, sont totalement dépendants de l'aide humanitaire. A l'arrière du front, des villes comme Kramatorsk ne sont pas épargnées par des frappes meurtrières.

Quant aux zones libérées lors de la contre-offensive ukrainienne à l'automne, elles sont ravagées par les destructions et encore susceptibles de retomber aux mains des Russes. Les troupes de Moscou occupent quelque 18% de l'Ukraine, mais, selon le général Zaloujny, Kiev a repris 40% des territoires occupés après l'invasion le 24 février.

Une économie en souffrance

Plus le conflit persiste, plus le coût financier est dramatique pour l’Ukraine. La Kyiv school of economics estimait en janvier le montant des dommages à 138 milliards de dollars, et plus de 34 milliards de pertes pour l'agriculture.

Depuis septembre, Moscou cible systématiquement les infrastructures énergétiques, d’après l’Ukraine et ses alliés. En décembre, près de la moitié d'entre elles avaient été endommagées dans le pays, plongeant les Ukrainiens dans le noir et le froid.

Les combats ont déjà poussé près de 8 millions de personnes à quitter l'Ukraine selon l’ONU. La Pologne, qui est l’un des premiers pays d'accueil des Ukraniens, a reçu plus d'un million de personnes. Dans le même temps, les responsables de l'occupation russe affirment de leur côté qu'au moins 5 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays pour la Russie, là où Kiev évoque des "évacuations forcées".

TRT Francais et agents