Nouvel espoir de trêve dans la bande de Gaza, déchirée par des bombardements incessants / Photo: AFP (AFP)

Les bombardements israéliens se sont poursuivis samedi dans la bande de Gaza où 36 membres d'une même famille ont été tués dans le camp de réfugiés de Nuseirat (centre), selon le ministère de la Santé de Gaza.

Après plus de cinq mois de guerre, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, pays médiateurs, tentent d'arracher un accord sur une trêve et un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas exigeait jusqu'ici d'Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord, s'est dit vendredi prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages -femmes, enfants, personnes âgées et malades- pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré.

Le mouvement demande également le "retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées", le "retour des déplacés" et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide humanitaire par jour à Gaza.

En escale samedi à Manama, la capitale de Bahreïn, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, "s'est engagé à poursuivre la coordination" avec les "partenaires régionaux et internationaux" pour "promouvoir le calme pendant le mois sacré du ramadan" qui commencé lundi, selon le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a pour sa part annoncé qu'une délégation israélienne devait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations. Il a précisé samedi que les cabinets de guerre et de sécurité se réuniront dimanche pour déterminer sa position avant qu'elle ne s'y rendre.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un ténor d'extrême droite, s'est opposé samedi à l'envoi de cette délégation.

"Netanyahu doit ordonner à (...) l'armée d'entrer immédiatement à Rafah et d'intensifier la pression militaire jusqu'à ce que le Hamas soit détruit", a-t-il écrit sur X, en référence à une offensive -qui pourrait avoir lieu à défaut d'accord de trêve ou après- dans cette ville du sud de la bande de Gaza, et dont les "plans d'action" ont été approuvés vendredi par le Premier ministre.

Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé a exhorté samedi Israël à renoncer à un assaut sur Rafah "au nom de l'humanité".

Environ 1,5 million de Palestiniens sont massés dans cette ville, selon l'ONU.

Famine généralisée

L'ONU redoute une famine généralisée dans le territoire palestinien. De l'aide humanitaire est acheminée par voie terrestre et entre dans le sud de la bande de Gaza après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante au regard des besoins des 2,4 millions d'habitants.

Samedi, des camions d'aide humanitaire sont arrivés dans le nord de Gaza pour la première fois depuis des mois.

Parti de Chypre, un bateau de l'ONG espagnole Open Arms transportant 200 tonnes de vivres de l'organisation World Kitchen Central (WCK) est arrivé vendredi sur la côte de Gaza, où il a fini samedi de décharger sa cargaison, qui doit être acheminée dans le nord de la bande de Gaza, où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique.

Le porte-parole du ministère chypriote des Affaires étrangères, Theodoros Gotsis, a déclaré samedi qu'un deuxième bateau d'aide était prêt et qu'il allait partir pour Gaza ce week-end. Mais, selon WCK, les prévisions météo font état du mauvais temps entre dimanche et la fin de la semaine prochaine, ce qui pourrait retarder son départ.

Ailleurs, les efforts internationaux se multiplient pour tenter d'acheminer davantage d'aide, notamment par parachutage, via un pont aérien d'aide depuis la Jordanie.

Mais l'ONU, l'UE, les Etats-Unis et d'autres pays insistent sur le fait que l'acheminement d'aide par les airs ou la mer ne peut se substituer aux routes terrestres.

Agences