Nigeria: dernière élection test avant la présidentielle (AFP)

Osun fait partie des huit États du Nigeria, sur un total de 36, où les élections des gouverneurs n'ont pas lieu en même temps que dans le reste du pays en raison de contestations juridiques des résultats précédents.

Selon la Commission électorale nationale indépendante (INEC) du Nigeria, l'État du sud-ouest compte 1.9 million d'électeurs inscrits. Les bureaux de vote ont officiellement ouvert à 07h30 GMT et devraient fermer à 13h00 GMT.

Le résultat et les conditions dans lesquelles se déroulent cette élection feront figure d'ultimes indicateurs à sept mois du scrutin présidentiel dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Les deux principaux partis politiques ont d'ores et déjà désigné leur candidat et le président Muhammadu Buhari, qui termine son deuxième mandat, a annoncé ne pas se représenter, comme le prévoit la Constitution.

Bola Ahmed Tinubu, 70 ans, surnommé "le parrain" pour son influence et ses réseaux, a été choisi par le parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC).

Il affrontera un autre routard de la politique nigériane, également accusé de corruption: l'ancien vice-président Atiku Abubakar, 75 ans, candidat du Parti démocratique populaire (PDP), principal parti d'opposition.

Parmi les candidats en lice pour le poste de gouverneur d'Osun, deux favoris se distinguent: le gouverneur sortant Gboyega Oyetola de l'APC et le sénateur Ademola Adeleke du PDP.

Les deux hommes s'étaient déjà affrontés en 2018 dans un scrutin qui avait vu M. Oyetola s'imposer grâce à une infime avance de moins de 500 voix d'écart.

Tous deux sont soutenus par des stars de la musique: M. Adeleke, surnommé le "sénateur dansant" pour son penchant pour la fête, est l'oncle de Davido, artiste parmi les plus célèbres au Nigeria.

M. Oyetola, lui, peut compter sur le soutien de Portable, artiste aimé de la jeunesse mais bien moins connu que Davido.

Mercredi, les candidats ont signé un accord de paix, s'engageant à accepter le résultat de l'élection. La police a quant à elle indiqué avoir déployé plus de 23.000 agents, des hélicoptères et des drones pour garantir une élection sans heurt.

Des violences ont toutefois été signalées avant le scrutin. Lundi, des hommes armés ont attaqué la résidence du candidat du parti travailliste, Yusuf Lasun, qui n'était pas chez lui.

Le Nigeria a une longue histoire de troubles et de malversations liés aux élections. En 2011, plus de 800 personnes avaient été tuées dans des violences post-électorales dans le pays.



AFP