Le chef de l’État sénégalais Macky Sall  plaide pour  une élection “apaisée et inclusive” / Photo: AA (AA)

Le chef de l’État sénégalais Macky Sall, a assuré qu’il n'ira pas au-delà de la fin de son mandat fixé au 2 avril prochain.

“Le 2 avril 2024 sera le terme de mon mandat à la tête du pays, la fin de mon contrat avec le peuple sénégalais, en tant que président de la République. Je voudrais que ce débat soit tranché”, a d’emblée assuré le président sénégalais, dans son propos liminaire lors d’un entretien radio télévisé, avec quatre journalistes de la presse nationale.

À la question insistante de savoir s’il quittera effectivement le pouvoir le 2 avril prochain, Macky Sall a réitéré sa volonté de respecter la constitution.

“Comme je vous l’ai dit, ayant prêté serment le 2 avril 2019, le 2 avril 2024 boucle les cinq années calendaires. C’est la fin du mandat. Je compte m’en arrêter à ce mandat”, a insisté le président sénégalais qui a aussitôt laissé entrevoir la possibilité de rester quelque temps au pouvoir en attendant l’élection de son successeur.

“Il est clair que le pays ne peut pas rester sans président de la République, a fait remarquer Macky Sall. Le dialogue qui vient devra certainement trancher. Si un consensus peut être obtenu sur la suite, ce que je souhaite, les acteurs pourront regarder comment nous allons enjamber (cette vacance, NDLR). J’écouterai ce que le dialogue dira. Autrement, le Conseil constitutionnel pourra clarifier“.

Les prochains jours s’annoncent décisifs pour le Sénégal. Macky Sall a convoqué “une concertation nationale” dès lundi 26 février. En deux jours, espère-t-il, les candidats officiels à la présidentielle tout comme ceux qui ont été recalés, les syndicats, les religieux devraient s’accorder pour définir des règles consensuelles pour “une présidentielle apaisée et inclusive”.

L’on saura alors avec exactitude la nouvelle date du vote et s’il y a lieu de maintenir Macky Sall au pouvoir jusqu'à la passation du pouvoir avec son successeur. S’il n’y a pas consensus, il appartiendra au Conseil constitutionnel de définir la date du vote et de décider de la gestion de la transition entre le président sortant et son successeur. Il appartiendra aussi à la “concertation nationale” de décider s’il faudra revoir la liste de candidats à la présidentielle.

Le cas échéant, les candidats emprisonnés, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, pourraient bénéficier d’une remise en liberté provisoire pour assister au “dialogue” et au processus électoral. Macky Sall a dit qu’il n’avait aucune “objection à la libération” de ces personnalités.

Apaisement

“Dans le cadre du dialogue et de l’apaisement que j’ai souhaité, j’ai indiqué ces derniers temps à mon gouvernement la nécessité de prendre des dispositions pour faciliter la libération d’un certain nombre de détenus et même aller au-delà, puisque le pays aujourd’hui a besoin de pardon, a précisé Macky Sall. Le pays a besoin de réconciliation, il a besoin de traverser cette période dans la paix et la stabilité…”.

Enfin, Macky Sall s’est dit “peiné” par les critiques de la communauté internationale, “cette campagne de presse aux antipodes de ma pratique”, destinée à “déstabiliser” le Sénégal.

La vie politique au Sénégal s’est crispée après l’annonce le 3 février dernier du report de la présidentielle du 25 février au 15 décembre, faisant craindre une flambée de violence. Les manifestations de rue ont fait trois morts, de nombreux blessés et des dizaines d’arrestations.

TRT Francais