Les drapeaux de la Norvège, de l'Afrique du Sud, de la Palestine, de l'Irlande et de l'Espagne sont hissés à l'entrée de la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 28 mai 2024 / Photo: AFP (AFP)

La reconnaissance de l’Etat de Palestine est "une nécessité" pour "parvenir à la paix" entre Israéliens et Palestiniens, en plus d'être "une question de justice historique" pour le peuple palestinien, a déclaré, ce mardi, M. Sánchez, devenu l'une des voix les plus critiques du gouvernement israélien au sein de l'UE depuis le début de la guerre à Gaza.

Cette décision n'est prise "contre personne, et encore moins contre Israël, un peuple ami (...) avec qui nous voulons avoir la meilleure relation possible", a-t-il ajouté dans une brève déclaration lue en espagnol et en anglais..

A la mi-journée, la porte-parole de son gouvernement, Pilar Alegría, a annoncé que le conseil des ministres avait formellement adopté le décret actant cette reconnaissance.

L'Irlande a, également reconnu, ce mardi, officiellement "l’État de Palestine" tout comme la Norvège.

Dans un communiqué publié après un conseil des ministres qui a formalisé cette décision, le chef du gouvernement centriste irlandais a appelé son homologue israélien Benjamin Netanyahu à "écouter le monde et mettre fin à la catastrophe humanitaire" en cours à Gaza.

Dublin reconnaît ainsi la Palestine comme un Etat souverain et indépendant et a décidé d'établir des relations diplomatiques complètes entre Dublin et Ramallah, où un ambassadeur irlandais va être nommé.

Le but de cette décision est de "maintenir l'espoir en vie", a déclaré Simon Harris, et "croire qu'une solution à deux Etats est la seule manière pour Israël et la Palestine de vivre côte à côte en paix et en sécurité".

Cette décision souligne "notre conviction qu'une voie politique est la seule manière de briser le cycle de la dépossession, de l’assujettissement, la déshumanisation, le terrorisme et la mort qui ont brisé la vie des Israéliens et des Palestiniens depuis des décennies", a fait savoir le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin.

"La perspective d'une paix durable n'a jamais été plus en péril et il est impératif que nous agissions maintenant", "pour protéger la viabilité d'une solution à deux Etats et les droits égaux des Palestiniens et des Israéliens à l'autodétermination, la paix, la sécurité et la dignité", a-t-il ajouté.

Furieux de la décision de Madrid, Dublin et Oslo de reconnaître l'Etat de Palestine, le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, multiplie depuis plusieurs jours les messages rageurs contre ces trois pays sur le réseau social X.

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège apporteront une réponse "ferme" aux "attaques" de la diplomatie israélienne, a assuré le ministre espagnol des Affaires étrangères.

"Nous allons apporter une réponse (...) coordonnée avec la Norvège et l'Irlande, qui sont ciblées par le même type de désinformation exécrable et d'attaques sur les réseaux sociaux", une réponse "ferme et sereine" à ces "provocations", a certifié José Manuel Albares devant la presse.

"Personne ne peut nous intimider (...) Nous ne faisons pas notre politique extérieure en réagissant à coup de tweets, nous avons les idées claires sur le chemin que nous devons prendre", a-t-il ajouté à l'issue du conseil des ministres ayant adopté le décret reconnaissant formellement l'Etat de Palestine.

La réponse de Dublin, Madrid et Oslo aura lieu "au moment approprié".

A ce propos, M. Albares a accusé la diplomatie israélienne d'être plus "intéressée à parler des tweets que par les décisions de la Cour internationale de Justice", la plus haute juridiction de l'ONU, qui a ordonné, vendredi, à Israël de stopper son offensive militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

TRT Français et agences