Joe Biden et Giorgia Meloni réaffirment l'alliance entre les États-Unis et l'Italie / Photo: AFP (AFP)

Joe Biden a réservé un accueil chaleureux à la Première ministre italienne, qu'il a notamment remerciée de son "très fort soutien" à l'Ukraine, lui qui s'était pourtant inquiété publiquement de l'arrivée au pouvoir en Italie de son parti d'extrême droite.

Le président américain a insisté sur le "rôle très important" que joue l'Italie en tant qu'allié militaire au sein de l'Otan, et surtout sur le soutien apporté par le pays à l'Ukraine face à l’offensive russe.

"Cela fait une grande différence", a-t-il dit en recevant Giorgia Meloni dans le Bureau ovale.

"Nous reconnaissons nos amis dans les épreuves. Je pense que les nations occidentales ont montré qu'elles pouvaient compter les unes sur les autres", a dit pour sa part la Première ministre italienne à propos de l'Ukraine.

Elle a salué les relations "historiquement fortes" entre les Etats-Unis et l'Italie, et qui "restent solides quelle que soit la couleur politique" des gouvernements successifs.

La cheffe du gouvernement italien a aussi dit vouloir parler de commerce et de relations économiques avec le président américain, dont les grands plans de réindustrialisation et d'investissements inquiètent les Européens.

Joe Biden a par ailleurs rappelé que l'Italie présiderait l'an prochain le G7 (Allemagne, Canada, France, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni), après quoi Meloni a blagué: "J'espère que vous serez sympa avec moi en tant que présidente".

Il n'a pas été question devant la presse d'un sujet délicat à l'agenda de la rencontre bilatérale, à savoir la relation entre l'Italie et la Chine.

L'Italie se dit prête à quitter la très controversée initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie, elle qui est le seul Etat membre du G7 à avoir annoncé en 2019 se joindre à ce programme d'investissements massifs de Pékin, sans retombées majeures depuis.

Mais Rome ne veut pas provoquer ouvertement la deuxième puissance mondiale, de peur de subir de douloureuses représailles économiques.

Les Etats-Unis, engagés dans une féroce rivalité avec Pékin, encouragent les Européens à prendre leurs distances avec la Chine.

Joe Biden s'est bien gardé de commenter jeudi l'orientation politique de son interlocutrice, dirigeante d'un parti qui trouve ses racines historiques dans le fascisme.

Le 29 septembre 2022, Joe Biden avait évoqué devant des donateurs du parti démocrate le grand combat que se livrent, selon lui, les partisans de la démocratie et les tenants de l'autoritarisme dans le monde, y compris aux Etats-Unis.

Il avait mentionné les élections remportées par Fratelli d'Italia pour illustrer son propos.

"Vous voyez ce qui s'est passé en Italie avec cette élection. Vous voyez ce qui se passe dans le monde," avait-il lancé.

Jeudi, Joe Biden a plutôt cherché à mettre Giorgia Meloni à l'aise en évoquant, comme il aime à le faire, des anecdotes personnelles.

Fier descendant d'immigrés irlandais, le président américain a toutefois souligné que son épouse, Jill Biden, avait des racines italiennes, comme de très nombreux Américains: "J'ai épousé la petite-fille d'un certain Dominic Giacoppa, je voulais juste que vous le sachiez."

Agences