Grande-Bretagne: le ministre des Finances évoque une hausse des impôts et des décisions difficiles (Others)

Le Royaume-Uni est plongé dans une tourmente financière depuis que l'ancien ministre des Finances Kwasi Kwarteng a présenté fin septembre un "mini-budget" prévoyant des baisses d'impôts et des aides aux ménages et aux entreprises pour faire face à la flambée des prix de l'énergie, sans préciser le financement de ces mesures.

Vendredi, la Première ministre britannique Liz Truss a annoncé le limogeage de Kwasi Kwarteng et déclaré que son gouvernement avait pris la décision de renoncer à une partie des allègements fiscaux massifs contenus dans ce projet de budget, tentant ainsi de sauver elle-même son fauteuil moins de 40 jours après sa nomination à ce poste.

Liz Truss a précisé que l'impôt sur les sociétés passerait de 19% à 25% en avril prochain, ce qui pourrait faire rentrer près de 19 milliards de livres (22 milliards d'euros) dans les caisses de l'Etat.

"Nous aurons des décisions très difficiles à prendre", déclaré sur Sky News, le nouveau ministre des Finances.

"Ce que les gens veulent, ce que les marchés veulent, ce dont le pays a besoin maintenant, c'est la stabilité", a-t-il ajouté. "Aucun chancelier (de l'Echiquier) ne peut contrôler les marchés. Mais ce que je peux faire, c'est montrer que nous pouvons financer nos projets en matière fiscale et de dépenses, et pour cela, des décisions très difficiles sont nécessaires", a-t-il ajouté.

Le flou du précédent projet de budget du gouvernement, censé doper la croissance, avait fait chuter la livre sterling et provoqué une envolée des rendements des emprunts d'Etat, ce qui avait contraint la Banque d'Angleterre à intervenir en urgence.

"Certaines taxes ne seront pas réduites aussi rapidement que les gens le souhaitent, et d'autres taxes vont augmenter. Donc ça va être difficile", a prévenu Jeremy Hunt.

Le nouveau ministre des Finances a dit partager la vision de fond de Liz Truss consistant à stimuler la croissance économique, mais il a précisé que la manière dont Kwasi Kwarteng et la Première ministre s'y étaient prise n'avait pas fonctionné.

"Il y a eu des erreurs. C'était une erreur alors que nous allons être sollicités pour des décisions difficiles à tous les niveaux en matière d'impôts et de dépenses pour réduire le taux d'imposition payé par les plus riches", a-t-il déclaré.

"C'était une erreur de prendre une décision à l'aveuglette et d'annoncer ces prévisions sans fournir aux gens le feu vert de l'Office for Budget Responsibility (OBR)", a-t-il ajouté, faisant référence à l'organisme public indépendant de surveillance des finances publiques britanniques.

Le marché obligataire britannique va passer lundi un test alors que la Banque d'Angleterre a mis fin vendredi à son programme d'urgence d'achats d'obligations.

Reuters