Un homme donne à un enfant des biscuits à l'extérieur d'une tente à Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza le 8 juillet 2024./ Photo: AFP (AFP)

"Nous déclarons que la campagne de famine intentionnelle et ciblée d'Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza", ont déclaré dix experts indépendants des Nations Unies dans un communiqué.

"Trente-quatre Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le 7 octobre, la majorité étant des enfants", ont ajouté les experts, nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, mais qui ne parlent pas au nom de l'ONU.

L'ONU n'a pas officiellement déclaré la famine dans la bande de Gaza. Mais pour ces experts, dont le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri, il n'y a "pas de doute" que la famine s'est propagée du nord de Gaza au centre et au sud du territoire.

La mission israélienne auprès de l'ONU à Genève, a vivement contesté ces déclarations accusant "M. Fakhri, et de nombreux soi-disant +experts+ qui se sont joints à sa déclaration" d'être "coutumiers tant de la désinformation que du soutien à la propagande du Hamas".

Les experts de l'ONU ont souligné que trois enfants étaient morts récemment "de malnutrition et de manque d'accès à des soins de santé adéquats", dans le centre et le sud de la bande de Gaza. De jeunes victimes de famine qui s'ajoutent à celles recensées auparavant dans le nord du territoire.

"Fayez Ataya, âgé d'à peine six mois, est décédé le 30 mai 2024, et Abdulqader Al-Serhi, 13 ans, est décédé le 1er juin 2024 à l'hôpital Al-Aqsa de Deir Al-Balah", dans le centre de la bande de Gaza, ont-ils précisé.

Ahmad Abu Reida, neuf ans, est décédé deux jours plus tard "dans la tente abritant sa famille déplacée à Al-Mawasi, Khan Younès", dans le sud du territoire, ont-ils poursuivi.

"Avec la mort de faim de ces enfants malgré un traitement médical dans le centre de Gaza, il ne fait aucun doute que la famine s'est propagée du nord de Gaza au centre et au sud de Gaza", ont-ils déclaré.

Le monde entier "complice"

Les experts ont déploré que le monde n’ait pas davantage agi pour éviter cette catastrophe.

"Quand un bébé de deux mois et Yazan Al Kafarneh, 10 ans, sont morts de faim respectivement le 24 février et le 4 mars, cela a confirmé que la famine avait frappé le nord de Gaza", ont-ils rappelé.

"Le monde entier aurait dû intervenir plus tôt pour mettre fin à la campagne génocidaire de famine menée par Israël et empêcher ces morts", ont martelé les experts.

"Ne pas agir, c'est être complice", ont-ils estimé.

L'ONU avertit depuis plusieurs mois qu'une famine menace la bande de Gaza, en particulier le nord du territoire.

Selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), publié le 25 juin, et sur lequel se basent les agences des Nations unies, l'accès à l'aide humanitaire a permis d'éviter la famine redoutée dans la précédente évaluation publiée en mars, a rappelé la mission israëlienne.

Le 27 juin, Israël avait rejeté ce rapport qui affirmait par ailleurs d'un demi-million d'habitants de Gaza étaient confrontés à une famine "catastrophique".

AFP