Gaza: les bombardements israéliens se poursuivent, la crise humanitaire s’aggrave / Photo: AP (AP)

Tard vendredi, Tsahal a encore annoncé avoir tué des combattants du Hamas et découvert des tunnels utilisés par celui-ci dans la ville de Gaza.

Samedi matin, le ministère de la Santé de Gaza a annoncé qu'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Nuseirat avait fait au moins 18 morts dans la nuit.

L'armée israélienne "poursuit ses tirs d'artillerie lourde" sur la ville de Gaza et sur Jabaliya dans le nord ainsi qu'à Deir el-Balah dans le centre du territoire, ajoute le communiqué.

Alors que les frappes continuent également de faire des victimes à Khan Younis et Rafah, un déplacement massif de la population est observé au centre de Gaza.

Risque de famine

Le conflit a réduit en ruines une grande partie de Gaza, petit territoire surpeuplé de 362km2 dirigé par le Hamas depuis 2007.

Les bombardements israéliens ont poussé 1,9 million de personnes à fuir leurs maisons, soit 85% de la population d'après l'ONU.

Après plus de deux mois de guerre, seuls neuf des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent encore partiellement, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), et les agences internationales alertent désormais avec insistance sur le risque de famine qui menace la population.

Malgré la nouvelle résolution adoptée par le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fustigé les "obstacles massifs" à la distribution d'aide créés par la manière dont Israël mène son "offensive".

Il a rappelé que "136" employés des Nations unies "ont été tués en 75 jours", "du jamais vu" selon lui. Seul un cessez-le-feu peut "commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza" et permettre de distribuer l'aide nécessaire, a-t-il ajouté.

"L'exigence la plus pressante pour la population de Gaza est un cessez-le-feu immédiat", a renchéri sur X le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en rappelant que "la faim, la famine et la propagation de maladies", menacent largement l'enclave palestinienne.

L'UNRWA (Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) tire également la sonnette d'alarme sur la crise humanitaire qui se détériore, affirmant qu'un quart de la population locale souffre de la faim, directement attribuable au siège persistant et à la pénurie de fournitures de base, notamment de nourriture.

Dans les prochaines semaines, "10.000 enfants de moins de cinq ans souffriront de la forme de malnutrition la plus mortelle", a insisté de son côté l'Unicef dans un communiqué.

L'organisation Médecins Sans Frontières rapporte que les frappes aériennes “indiscriminées” ont créé un “paysage de dévastation” dans le nord de la bande de Gaza.

Chris Hook, chef de l'équipe médicale de l'organisation, a souligné la situation critique à l'hôpital Nasser de Khan Younis, déclarant que la salle d'urgence est débordée, obligeant le personnel médical à traiter de nouveaux patients à même le sol.

Les victimes, en majorité des enfants, s'accumulent, et l'urgence médicale est exacerbée par les attaques continues.

La ville de Rafah, dans le sud de Gaza, est qualifiée de catastrophe sanitaire par le ministère de la Santé, soulignant l'incapacité des équipes médicales à fournir des soins de sauvetage.

Les hôpitaux sont dépassés, et l'accès à des soins médicaux de base est entravé par l'agression israélienne. L'occupation, selon le ministère, utilise même l'aide médicale comme une arme, entravant les efforts pour sauver des vies.

Les atrocités et les conséquences dévastatrices du conflit en cours nécessitent une réponse internationale urgente pour fournir une assistance médicale, alimentaire et humanitaire essentielle à la population vulnérable de la bande de Gaza.

Médiation

Dans ce contexte, les efforts des médiateurs égyptien et qatari se poursuivent pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël et l'acheminement de davantage d'aide.

Mais les belligérants restent intransigeants: le Hamas exige un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant "l'élimination" du Hamas.

Vendredi, le kibboutz de Nir Oz et l'armée, ont annoncé qu'un otage israélo-américain de 73 ans était mort lors de son enlèvement le 7 octobre. Sa dépouille se trouve toujours dans la bande de Gaza.

Le président américain Joe Biden a dit avoir "le coeur brisé par la nouvelle" et a indiqué "prier" pour que la femme de cet homme, également otage, soit en bonne santé.

"Nous ne cesserons pas d'œuvrer à les ramener à la maison", a-t-il promis dans un communiqué.

TRT Français et agences