Frappes sur le sud de Gaza, querelle sur un futur Etat palestinien / Photo: AFP (AFP)

Aux premières heures de vendredi, des témoins ont fait état de tirs et des frappes aériennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza où se cachent selon Israël de nombreux membres de la direction locale du mouvement palestinien Hamas.

Le Croissant-Rouge palestinien a déploré "d'intenses" tirs d'artillerie "dans les environs" de l'hôpital local al-Amal, le ministère de la Santé du Hamas faisant état de 77 morts dans des frappes nocturnes incluant à Khan Younès, épicentre désormais des combats.

"Les soldats appuyés par l'artillerie et l'aviation ont éliminé des dizaines de terroristes (dans des combats) au corps à corps" à Khan Younès, a indiqué l'armée israélienne affirmant avoir atteint le secteur "le plus au sud" de Gaza depuis le début de son déploiement terrestre qui avait commencé tout au nord du territoire palestinien.

Au cours de la nuit, l'armée a mené des raids dans différents secteurs de la Cisjordanie occupée, notamment à Tulkarem où le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne dénombre au moins six morts depuis mercredi.

A Gaza, où environ 80% de la population a été déplacée par les raids ou les combats, la situation humanitaire demeure critique. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé dans la nuit avoir recensé 24 cas d'hépatite A, une infection virale du foie et des "milliers" de cas de jaunisse "probablement" liées à la propagation de cette hépatite.

"Les conditions de vie inhumaines – à peu près d'eau potable, de toilettes propres et de possibilité de garder les environs propres – permettront à l’hépatite A de se propager davantage", a écrit sur X, le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, évoquant un contexte sanitaire "explosif".

Un Etat palestinien ?

"Nous ne nous satisferons pas de moins qu’une victoire totale, ce qui signifie l’élimination des chefs, la destruction des capacités opérationnelles et militaires du Hamas, le retour de nos otages à la maison, la démilitarisation de Gaza avec un contrôle sécuritaire d’Israël total et sur tout ce qui entre dans" ce territoire palestinien, a déclaré jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

"La victoire prendra de longs mois", a-t-il martelé. Et d'ajouter: "Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain. Il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)".

"Nous voyons évidemment les choses de façon différente", a lâché le porte-parole du Conseil national de sécurité John Kirby, interrogé sur des propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semblant apporter une fin de non-recevoir aux sollicitations américaines.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël et soutien clé dans son opération contre le Hamas, répètent de leur côté que la création et la reconnaissance d'un Etat palestinien viable est nécessaire pour envisager une "véritable sécurité".

"Sans un Etat palestinien indépendant (...) il n'y aura ni sécurité ni stabilité dans la région. La région entière est sur le bord d'une éruption volcanique en raison de politiques agressives des autorités d'occupation israélienne contre le peuple palestinien et ses droits légitimes", a déclaré le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas dans une réaction aux propos de Benjamin Netanyahu.

La communauté internationale redoute déjà un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise, la multiplication des attaques des Houthis contre les navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden et l'intensification des frappes américaines au Yémen.

Depuis le 7 octobre, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé de Gaza, 24.620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61.830 blessées dans les opérations israéliennes.

Agences