France/Carburant: la CGT reconduit la grève, TotalEnergies dit ne pas pouvoir négocier (Others)

Le groupe français a accepté mercredi de recevoir une délégation de la CGT dans le cadre de rencontres bilatérales avec les syndicats représentatifs après avoir renoncé à sa condition d'une levée du blocage des raffineries.

Pour engager des négociations salariales en bonne et due forme, il continue toutefois de réclamer la levée du blocage des expéditions de pétrole pour permettre d'alimenter les stations-service en France, où la crainte d'une pénurie d'essence provoque de longues files d'attente d'automobilistes.

"Nous constatons que les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation entre toutes les organisations représentatives, la CGT ayant décidé de maintenir les blocages", a déclaré TotalEnergies dans un communiqué, dans lequel il annonce en outre le versement d'une prime exceptionnelle représentant un mois de salaire à tous ses salariés dans le monde.

Il se dit en outre disposé à envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l’inflation 2022.

Evoquant l'inflation élevée et les profits engrangés par TotalEnergies à la faveur de la flambée des cours du pétrole, la CGT réclame pour sa part des négociations sur des augmentations immédiates et rétroactives pour 2022.

Elle dénonce en outre la décision du gouvernement de lancer des réquisitions de personnel pour débloquer des dépôts de carburant d'Esso, filiale d'ExxonMobil, autre groupe pétrolier touché par le mouvement de contestation en France.

Selon un représentant de Force ouvrière, cinq salariés ont également été réquisitionnés pour travailler à 14h00 au dépôt TotalEnergies de Mardyck, à la périphérie de Dunkerque.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a annoncé sur BFM TV et RMC que son syndicat avait déposé un référé contre les réquisitions, dont la mise en oeuvre a débuté mercredi.

Le gouvernement a pour sa part de nouveau appelé jeudi TotalEnergies et la CGT à négocier, appelant le groupe à augmenter les salaires et la centrale syndicale à cesser de bloquer dépôts et raffineries.

TotalEnergies "doit augmenter les salaires (...) il faut que le partage de la valeur soit équitable", a dit Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, sur RTL.

La CGT mise sur la contagion

Alors que des mouvements de grèves ont également affecté plusieurs centrales nucléaires d'EDF faisant l'objet de travaux de maintenance ainsi que des stockages de gaz d'Engie, le syndicat FNME-CGT (Fédération nationale des mines et de l'énergie) a appelé jeudi dans un communiqué à "l'élargissement de la grève dans toutes les entreprises de l'énergie".

La CGT doit par ailleurs se prononcer dans la journée sur un mouvement de grève nationale interprofessionnelle la semaine prochaine.

"Nous allons proposer que dès la semaine prochaine il y ait un nouvel appel à grève et manifestations dans toutes les entreprises publiques comme privées", a déclaré son secrétaire général Philippe Martinez jeudi matin sur BFMTV et RMC.

La journée de mardi semble la plus probable, une manifestation nationale étant déjà prévue de longue date à l'appel de la fédération CGT des cheminots, ainsi qu'une grève nationale à l'appel d'une intersyndicale de l'enseignement public et privé contre le projet de réforme des lycées professionnels.

La FNME-CGT a d'ores et déjà fait part de son intention de participer à "la grève interprofessionnelle à l'appel de la CGT, le 18 octobre".

Reuters