France: Darmanin saisit la justice contre la députée Obono pour "apologie du terrorisme" / Photo: AFP (AFP)

Le locataire de Beauvau a dénoncé sur X, une déclaration de la députée La France Insoumise (LFI), qualifiant le Hamas comme groupe qui "se définit comme un mouvement de résistance à l'occupation israélienne" et distinguant sa branche politique et sa branche armée.

"Le Hamas, 'un mouvement de résistance' ? Non ! c’est un mouvement terroriste. Je saisis le procureur de la République pour apologie du terrorisme", a annoncé Gérald Darmanin, dans sa publication sur les réseaux sociaux.

La déclaration de la députée LFI a suscité un déchaînement de colère d'un grand nombre de politiciens français.

"Jusqu’où iront-ils dans le déshonneur ? Jusqu’où iront-ils dans la salissure des mots aussi précieux que celui de Résistance dont nous avons appris à écrire la première lettre en majuscule par le sacrifice des hommes face à la barbarie ?", a déclaré le député Renaissance (parti au pouvoir) Mathieu Lefèvre.

Pour sa part, le député Rassemblement National (RN) Julien Odoul a déclaré que "la justification permanente des attentats contre Israël est ignoble".

Le sénateur Europe Écologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot, connu pour sa position critique à l'égard de LFI, a dénoncé une "abjecte complaisance".

En réaction à la polémique, la députée Danièle Obono a dénoncé la "manipulation".

"Ce matin, sur Sud Radio, j'ai dit que le Hamas était un groupe politique islamiste qui déclare inscrire son action dans la résistance à l'occupation de la Palestine. C'est un fait. Ni une excuse, ni un soutien, si une caution pour ses crimes de guerre abjects contre les civils israéliens, que nous les premiers et premières, à LFI, à avoir dénoncés comme tels. Je demande le jugement de tous ceux qui en sont coupables. Stop aux polémiques", a-t-elle déclaré.

Pour rappel, le débat fait rage en France, depuis le début des combats entre des factions palestiniennes et l'armée israélienne il y a 11 jours, sur la qualification du Hamas, notamment entre le gouvernement et La France Insoumise.

Dans le contexte des hostilités qui se poursuivent au Proche-Orient, le ministre français de l'Intérieur a interdit toutes les manifestations de soutien à la Palestine en France, invoquant des "raisons de sécurité", autorisant, cependant, les manifestations de soutien à Israël.

Pour rappel, des affrontements ont commencé le 7 octobre, lorsque le Hamas a déclenché l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", une attaque surprise sur plusieurs fronts comprenant des tirs de roquettes et des infiltrations en territoire israélien par voies terrestres, maritimes et aériennes. Le groupe a déclaré que cette incursion était une riposte à la prise d'assaut de la mosquée d'Al-Aqsa et à l'augmentation des violences commises par les colons.

L'armée israélienne a ensuite lancé l'opération "Épées de fer" contre des cibles du Hamas dans la Bande de Gaza.

Le bilan des victimes palestiniennes tuées par les frappes aériennes israéliennes s'élève à 2 778 morts dans la Bande de Gaza, dont 750 enfants, et 61 en Cisjordanie.

Plus de 1 400 personnes, dont 299 soldats, ont été tuées en Israël.

AFP