Cinquième année du drame des Rohingyas: appel au soutien des Nations Unies (Reuters)

Les Nations unies ont appelé la communauté internationale à "déployer davantage d'efforts" pour assurer un soutien financier et proposer des solutions aux réfugiés Rohingyas dans une conférence de presse tenue par Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, au siège permanent de l'Organisation internationale à New York.

"Cette semaine marque le cinquième anniversaire de la fuite de plus de 700 000 femmes, hommes et enfants Rohingyas du Myanmar vers le Bangladesh, rejoignant ainsi des centaines de milliers d'autres Rohingyas qui ont cherché refuge dans ce pays ces dernières années", a déclaré Dujarric.

"Le HCR appelle à davantage d'efforts pour assurer un soutien financier et proposer des solutions aux Rohingyas", a ajouté le porte-parole du secrétaire général des Nations unies.

"Depuis le début de cette crise humanitaire, le gouvernement du Bangladesh et les communautés locales, ainsi que les organismes de secours, ont réagi promptement à l'arrivée des réfugiés et leur ont fourni un abri dans le plus grand camp de réfugiés du monde, à Cox's Bazar (sud du Bangladesh)", a-t-il poursuivi.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR),"pour les près d'un million de réfugiés Rohingyas apatrides, les conditions de vie au Bangladesh sont extrêmement précaires et ils sont encore totalement dépendants de l'aide humanitaire pour leur survie".

Le gouvernement du Myanmar considère les Rohingyas comme des "migrants irréguliers" en provenance du Bangladesh, tandis que les Nations unies les qualifient de "minorité la plus persécutée au monde".

Le HCR a averti qu'"avec la diminution des moyens financiers, les Rohingyas sont confrontés à de nombreuses difficultés dans leur quotidien, telles que l'accès à une nutrition convenable, à des matériaux de construction d'abris, à des installations sanitaires et à des sources de revenus", explique Dujarric.

L'armée du Myanmar a lancé une campagne militaire contre les musulmans Rohingyas, le 25 août 2017, dans la région de Rakhine (ouest), où les milices bouddhistes ont perpétré des massacres brutaux contre cette minorité religieuse.

Cette campagne a entraîné la mort de milliers de personnes, depuis, et la fuite de près d'un million d'entre elles vers le Bangladesh, selon les estimations de l'ONU.

Les chefs de l'armée du Myanmar ont perpétré un coup d'État, début février 2021, qui fut suivi de l'arrestation de hauts dirigeants du pays, dont le président Win Myint et la chancelière Aung San Suu Kyi, ce qui a encore plus compliqué la tragédie des Rohingyas.

AA