Bombardements "incessants" sur le Donetsk, nouvelle aide américaine à Kiev (Reuters)

"Toute la ligne de front est sous un bombardement incessant", a affirmé vendredi soir le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko. "Ils n'arrêtent pas de bombarder dans la direction de Donetsk (...) Bakhmout est bombardé, Sloviansk est bombardé jour et nuit, Kramatorsk...", a-t-il ajouté sur Telegram.

Plus tôt dans la journée, M . Kyrylenko avait fait état d'un bilan de six morts et 21 blessés en 24 heures dans les bombardements de la région.

Selon lui, l'armée russe est "en train de se regrouper, ou plutôt de reconstituer ses groupes et prépare de nouvelles actions à Sloviansk, Kramatorsk, Bakhmout".

Dans la région de Kharkiv (nord-est), la deuxième ville du pays, les bombardements russes ont fait quatre morts et neuf blessés parmi les civils en 24 heures, a indiqué le gouverneur Oleg Sinegoubov.

Selon un haut responsable du Pentagone, la nouvelle aide militaire américaine d'un montant de 400 millions de dollars - qui comprend quatre systèmes de lance-roquettes multiples Himars et des obus de 155 mm - va améliorer les capacités ukrainiennes à viser des dépôts d'armes et la chaîne d'approvisionnement de l'armée russe.

Grâce aux huit premiers Himars acheminés le mois dernier, les experts militaires estiment que l'armée ukrainienne a pu détruire plus d'une dizaine de dépôts de munitions russes installés à l'arrière de la ligne de front dans l'Est du pays.

Washington a déjà fourni 6,9 milliards de dollars en assistance militaire à Kiev depuis le début de l'offensive russe, le 24 février.

"Détruire les récoltes"

En pilonnant la région de Donetsk, où les évacuations de civils se poursuivent, Moscou cherche à s'emparer de l'ensemble du bassin du Donbass, son objectif stratégique depuis qu'elle s'est retirée des environs de Kiev fin mars.

Selon le gouverneur régional, l'armée russe a par ailleurs commencé à incendier les cultures: "Il y a des incendies massifs dans les champs, qui sont intentionnellement causés par l'ennemi. Ils essaient de détruire les récoltes par tous les moyens. Ils bombardent les machines agricoles, les moissonneuses...", a-t-il accusé.

L'offensive russe en Ukraine, pays considéré comme l'un des greniers à céréales de la planète, a fait grimper en flèche les prix des denrées alimentaires et contribué à la flambée mondiale de l'inflation.

Vendredi, les participants à une réunion ministérielle du G20 en Indonésie ont "exprimé leur profondes inquiétudes à propos des conséquences humanitaires de la guerre" en Ukraine, selon la cheffe de la diplomatie indonésienne, Retno Marsudi.

L'effet de la guerre "se fait sentir dans le monde entier, sur l'alimentation, l'énergie et les budgets", a-t-elle souligné.

"Et comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés".

Si le G20 n'a pas unanimement condamné l'offensive russe, les Occidentaux ont estimé néanmoins avoir réussi à élargir le front contre la Russie et à lui attribuer clairement la responsabilité de la guerre et des crises énergétique et alimentaire mondiales qu'elle a suscitées.

Face au flot de condamnations occidentales, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a quitté dès la mi-journée la rencontre, à laquelle assistait également son homologue américain Antony Blinken.

C'est la première fois depuis le début de la guerre en février que les deux hommes étaient réunis mais le secrétaire d'Etat américain a refusé de rencontrer son homologue russe séparément, M.

Lavrov rétorquant que Moscou ne courrait pas après Washington pour des pourparlers.

AFP