Dégâts causés par une frappe russe à Pokrovsk / Photo: Reuters (Reuters)

Les secouristes ont repris mardi à l'aube la recherche de survivants dans les décombres d'un immeuble résidentiel où au moins sept personnes ont été tuées la veille par deux missiles russes à Pokrovsk, dans l'Est de l'Ukraine, ont indiqué les autorités de la ville.

"Sept personnes sont mortes. Soixante-sept ont été blessées", a annoncé mardi sur Telegram Pavlo Kyrylenko, chef de l'administration militaire de Donetsk, revoyant à la baisse un précédent bilan de huit morts qu'il avait donné lundi soir.

Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko, a confirmé ce bilan de sept morts et 67 blessés, précisant que 29 policiers, sept secouristes et deux enfants figurent parmi ces derniers. Les opérations de secours, interrompues durant la nuit à cause du risque de nouveaux bombardements, ont repris mardi à l'aube, a-t-il précisé.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait déclaré auparavant que la Russie avait frappé "un immeuble résidentiel ordinaire".

"Deux missiles ont frappé. Un immeuble résidentiel ordinaire a été touché", a indiqué M. Zelensky sur X (ex-Twitter). Il a posté une vidéo sur laquelle apparaissent des personnes retirées des décombres d'un bâtiment de cinq étages, datant de l'ère soviétique et qui a perdu son dernier étage dans la frappe.

Pokrovsk, situé à 70 km au nord-ouest de Donetsk, avait avant la guerre une population de 60.000 habitants.

"Aujourd'hui nous sommes submergés par la douleur, la colère, les larmes", a écrit sur Facebook l'administration militaire de Pokrovsk.

Les autorités militaires de la région de Kharkiv, dans le Nord-Est de l'Ukraine, ont en outre fait état de la mort de deux civils, un homme et une femme, dans une frappe russe lundi soir contre le village de Kruglyakivka, où un bombardement avait déjà tué deux hommes la veille.

- Avancée russe –

La Russie a assuré lundi avoir avancé vers Koupiansk, ville de l'Est de l'Ukraine située à environ 150 km au nord de Pokrovsk, dans une zone reprise en septembre dernier par les forces ukrainiennes et confrontée à une offensive russe depuis plusieurs semaines.

"Au cours des trois derniers jours, les soldats russes ont effectué une avancée dans cette direction d'une profondeur de plus de trois kilomètres sur un tronçon de front long de 11 kilomètres", a déclaré le ministère russe de la Défense dans son bulletin quotidien.

Selon la même source, il s'agit de la zone entre les villages de Vilchana et de Perchotravnevé, au nord-est de Koupiansk, une ville qui comptait quelque 26 à 28.000 habitants avant le conflit.

L'Ukraine avait reconnu mi-juillet être en "position de défense" dans la région de Koupiansk, l'armée russe y ayant déclenché une offensive. Depuis, Moscou assure y grignoter du terrain.

Les forces de Kiev ont entamé une vaste contre-offensive en juin pour tenter de reprendre les territoires de l'Est et du Sud occupés par l'armée russe.

- Sommet à Jeddah -

Sur le front diplomatique, l'Ukraine s'est déclarée lundi "satisfaite" du sommet qui s'est tenu en Arabie Saoudite au cours du weekend sur un éventuel accord de paix visant à mettre fin aux combats, auquel Moscou n'avait pas été convié.

Des représentants d'une quarantaine de pays, dont la Chine, l'Inde, les Etats-Unis et l'Ukraine ont participé à cette réunion à Jeddah.

Les Etats-Unis ont salué comme "productive" la participation de la Chine qui apporte son soutien diplomatique à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine, sans aller jusqu'à l'aider militairement, mais a également intensifié ses efforts diplomatiques.

L'initiative a été accueillie avec mépris par Moscou. "Nous avons été témoins d'une nouvelle tentative infructueuse de l'administration américaine de faire passer ses désirs pour la réalité. Il n'y a pas eu de succès diplomatique à Jeddah", a commenté l'ambassadeur russe à Washington, Anatoli Antonov, cité par l'agence Ria Novosti.

Le diplomate a ajouté qu'il était vain de discuter de la crise en Ukraine sans la participation de la Russie.

Agences