Moscou poursuit son offensive dans l'Est et le Sud de l'Ukraine (AP)

De son côté, l'Union européenne a accusé mercredi la Russie de "chantage" après qu'elle eut cessé la fourniture de gaz à la Pologne et à la Bulgarie tandis que les Occidentaux poursuivent leurs efforts pour armer les Ukrainiens face à la Russie.

Le chef des Nations unies est arrivé en Ukraine en provenance de Moscou où il a plaidé auprès de Vladimir Poutine pour un cessez-le-feu "dans les plus brefs délais".

Mais sur le terrain, les forces russes accentuent leur offensive, particulièrement dans la région de Kharkiv et de Donetsk, dans l'est du pays, a affirmé jeudi matin l'état-major des forces ukrainiennes.

Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres à Boutcha, Irpin et Borodianka, après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe.

Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert l'horreur : une rue jonchée de cadavres. Et l'ONU a documenté le "meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils, après une mission dans la ville.

Mercredi, les députés canadiens ont adopté une motion condamnant les "actes de génocide contre le peuple ukrainien" menés par la Russie et affirmant qu'il existe "des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs".

La Grande-Bretagne a appelé mercredi les alliés de l'Ukraine à faire preuve de "courage" en augmentant leur aide militaire, arguant que la "guerre" en Ukraine était "notre guerre" et la victoire de Kiev un "impératif stratégique pour nous tous".

"Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça", a lancé mercredi soir dans un discours à Londres la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss.

Le président russe a de son côté à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte "rapide et foudroyante".

Moscou s'efforce en attendant de cibler cette aide militaire et le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que "des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens, avaient été détruits avec des missiles Kalibr tirés de la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporijjia"dans le sud de l'Ukraine.

Le gouverneur de cette région a cependant apporté un ferme démenti: "Aucun dépôt de munitions et d'armes n'a été touché à Zaporojjia", a-t-il rétorqué, martelant que l'usine atteinte "n'était plus opérationnelle depuis six ans".

Les troupes russes bombardent aussi ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, avait expliqué mardi un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, après la destruction d'un pont stratégique reliant ce pays à la Roumanie.

AFP