Des militaires et des policiers gabonais annocent l'annulation des résultats du scrutin/Gabon 24 (Others)

Jusqu'à ce coup d'Etat, condamné par l'Union africaine et la France, ce pays d'Afrique

centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo. L'opposition dénonce régulièrement la "dynastie Bongo".

Au cours d'une journée tendue, débutée avec la proclamation nocturne de la victoire de M. Bongo à la présidentielle de samedi et ponctuée par les communiqués des putschistes à la télévision, ces derniers ont annoncé la mise en place d'un régime de "transition", dont ils n'ont pas précisé la durée.

Mercredi soir, le nouvel homme fort du pays, le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine - l'unité d'élite de l'armée du Gabon - a été officiellement nommé "président de la transition", après avoir été porté en triomphe par des centaines de militaires.

Le président renversé Ali Bongo, 64 ans, est apparu manifestement décontenancé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, où il appelle en anglais tous ses "amis dans le monde" à "faire du bruit".

Ali Bongo avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, pilier de la "Françafrique", qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans. Il a été placé en "résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins", selon les putschistes.

Ali Bongo "est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C'est un Gabonais normal, comme tout le monde", a affirmé le général Oligui au journal français Le Monde.

L'un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, a été arrêté notamment pour "haute trahison" ainsi que six autres jeunes hauts responsables de la présidence, parmi lesquels le directeur de cabinet de M. Bongo ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG).

L'opposition et la société civile accusaient régulièrement les membres de cette "jeune garde" d'être devenus les véritables dirigeants du pays parce que, selon elles, Ali Bongo était très affaibli par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral en 2018.

Le monde réagit au coup d’Etat

Les réactions internationales à ce nouveau coup d'Etat n’ont pas tardé. La Chine a appelé à "garantir la sécurité d'Ali Bongo" tandis que la France, ex-puissance coloniale, a "condamné le coup d'Etat militaire en cours". La Russie a fait part de sa "profonde préoccupation" tout comme le Commonwealth, organisation que le Gabon a rejoint l'an dernier.

“La Turquie suit de près et attentivement la situation au Gabon et exprime son souhait de voir la paix et la stabilité restaurées dans le pays”, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères turc.

Alors que les Etats-Unis ont qualifié la situation au Gabon de “préoccupante”, soutenant le droit du peuple gabonais, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont condamné le coup d'Etat militaire, tout en reconnaissant les inquiétudes suscitées par les récentes élections.

Le secrétaire général de l'ONU "condamne fermement la tentative de coup d'Etat en cours" au Gabon, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric, appelant tous les acteurs à la "retenue" et au "dialogue".

Pays ami du Gabon, le Maroc a insisté sur "l’importance de préserver la stabilité" dans le pays d'Afrique centrale et "suit de près l’évolution de la situation en République gabonaise", a affirmé le ministère marocain des Affaires étrangères dans un bref communiqué.

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) "condamne fermement la tentative de coup d'Etat" au Gabon, dénonçant "une violation flagrante" des principes de l'organisation continentale.

Moussa Faki Mahamat "appelle l'armée nationale et les forces de sécurité à s'en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République (Ali Bongo Ondimba), des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement".

TRT Français et agences