Erdogan: nous sommes préoccupés par la rhétorique et les actions anti-islamiques en Europe (Others)

C’est en substance la principale réprobation exprimée par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l’égard du manque de consistance dans la politique du gouvernement de Suède dans ses rapports avec la Turquie et sa requête de rejoindre l’OTAN.

"Nous sommes préoccupés par la rhétorique et les actions anti-islamiques qui se sont récemment multipliées en Europe et en particulier dans les pays scandinaves", s’est alarmé M. Erdogan lors d’une rencontre avec un parterre de journalistes, transmise en direct par TRT.

Rappelant aux responsables suèdois leur engagement sanctionné dans le mémorandum tripartite signé en juin 2022 par la Turquie, la Finlande et la Suède, de prendre en considération les préoccupations sécuritaires d’Ankara et de lutter contre les groupes terroristes qui cherchent à la déstabiliser, le président turc a émis des doutes quant à la conjoncture de la multiplication des actes d’autodafé du Coran dans les pays scandinaves et leurs objectifs réels.

"Nous attendons des mesures sincères de la part de la Suède dans la lutte contre l'islamophobie. Nous attendons de la Suède et de la Finlande qu'elles respectent pleinement leurs engagements", a-t-il réitéré.

Interrogé sur le bien-fondé des rapports faisant état de rencontres à haut niveau autour de la crise syrienne, M. Erdogan a expliqué qu’il était en faveur de discussions entre responsables turcs, russes et syriens, à tous les niveaux, dans l’objectif d’aboutir à un règlement juste et permettre le retour des réfugiés à leur pays en toute sécurité.

Évoquant la guerre en Ukraine et ses retombées internationales, le président turc a affirmé que les voies de communication entre lui et les présidents russe et ukrainien sont maintenus ouverts et que la diplomatie turque continuera à s’activer sans relâche en vue de parvenir à une paix durable.

Erdogan a par ailleurs appelé toutes les parties à s’abstenir de toute action pouvant attiser le conflit encore davantage. "Je ne peux pas dire que l'envoi de chars est une solution. Tout cela est risqué", a-t-il dit.

Le président turc s’est arrêté, d’autre part, sur les actions provocatrices de la Grèce et ses agissements qui “vont à l'encontre du bon voisinage et de l’esprit de l'alliance”.

Rappelant le statut particulier des îles de l’Égée orientale sous la souveraineté d’Athènes, M. Erdogan a souligné que la militarisation de ces îles constitue une contravention au droit international et représente un danger pour la sécurité de la Turquie.

"Nous ne pouvons pas rester passifs face aux menaces. Nous continuerons à répondre juridiquement et sur le terrain", a-t-il averti.

La Grèce militarise depuis 1960 de nombreuses îles de la mer Égée, à commencer par les îles de Limnos et de Samothrace, faisant fi des dispositions du Traité de Lausanne ainsi que d'autres accords internationaux.

La Turquie ne cesse de rappeler que cette dangereuse militarisation qu'elle suit de près, constitue une menace pour sa sécurité nationale, soulignant les droits qui lui sont reconnus par le droit et les accords internationaux.

TRT Francais