Naples: une fête gâchée par les cris racistes envers Victor Osimhen (Reuters)

Après les départs de Kalidou Koulibaly vers Chelsea, de Lorenzo Insigne vers le Toronto FC, et de Dries Mertens vers Galatasaray, Naples débutait un nouvel exercice en Serie A sans certains de ses cadres de la saison dernière. Opposés à l'Hellas Vérone à l'extérieur, les hommes de Luciano Spaletti ont malgré tout fait le spectacle au cours d'une rencontre largement remportée 5-2. Bien que la victoire soit au rendez-vous, la fête fut largement ternie par les cris de singe envers le Nigérian Victor Osimhen. Selon un photographe de l'AFP, l'ancien attaquant du LOSC a été victime d'insultes racistes provenant du virage des ultras véronais juste après qu’il ait marqué en première période.

Osimhen a pris de la hauteur après son but en chambrant la tribune avec une célébration sur le ton de l'humour mimant des pleurs. Pour rappel, l'attaquant était déjà victime de racisme sur cette même pelouse l'an dernier, ce qui avait même conduit l’Hellas Vérone à disputer un match au stade Marcantonio-Bentegodi avec cette tribune à huis-clos.

Après la rencontre, le buteur s'est exprimé au micro de DAZN, sans être interrogé sur les malheureux événements du match : "Je suis vraiment content. C’était important de bien commencer. Spalletti me fait confiance et nous sommes en bons termes. Je ne suis pas le genre de joueur qui se fixe un objectif de buts. Je veux aider l’équipe en marquant, l’équipe passe en premier".

Un problème trop récurrent en Italie

Si le Nigérian a fait preuve de caractère sur le terrain, mais surtout de silence en dehors du carré vert, le constat est triste. Le championnat italien est malheureusement le théâtre de scènes racistes en tribune envers les footballeurs depuis plusieurs années. Samuel Eto'o avait pourtant tapé du poing sur la table en 2019 après l'attentisme des dirigeants de la Serie A face au racisme, en proposant une solution forte, qu’il expliquait avec hargne dans les colonnes de la Gazetta dello Sport : "Bien sûr qu'il faut quitter le terrain. Le football déplace beaucoup d'argent, mais la plupart des acteurs qui le génèrent sont noirs. Si un jour avec l'appui des joueurs blancs, ils décidaient de ne pas jouer ici, je pense que tout changerait rapidement".

Mais un mois plus tard, alors qu'il évoluait à Brescia, Mario Balotelli était encore une fois victime de racisme sur la pelouse de Vérone. Si l'international italien avait pourtant décidé de suivre les conseils d'Eto'o en quittant la pelouse, le match avait repris, sous l’influence de l’arbitre et de ses propres coéquipiers.

Le dernier coup de sang en date sur les terrains italiens est celui du gardien français de l'AC Milan, Mike Maignan. L'ancien portier du LOSC était pris pour cible à l'Allianz Stadium de la Juventus la saison dernière. Après la rencontre, le Français avait pris le temps d’exprimer sa rage et sa colère sur les réseaux sociaux : "Tant qu’on traitera ces événements comme des incidents isolés et que l’on n’aura pas une action globale, l’histoire est amenée à se répéter, encore et encore et encore. Qu’est-ce qu’on fait pour combattre le racisme dans les stades de football ? Est-ce qu’on croit vraiment que c’est efficace ? […] Dans les instances, les personnes qui décident savent-elles ce que ça fait d’entendre des insultes et des cris nous reléguer au rang d’animal ?".

Bien que le championnat italien parvient à redorer son blason sur la pelouse en proposant un niveau de jeu de plus en plus séduisant, la fête reste malheureusement trop souvent gâchée dans les tribunes par certains supporters "malintentionnés".

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