Zelensky se rend à Riyad pour s’adresser au sommet arabe / Photo: AFP (AFP)

"Je prendrai la parole au sommet de la Ligue arabe. Je rencontrerai le prince héritier (saoudien) Mohammed ben Salmane et j'aurai d'autres entretiens bilatéraux", a indiqué sur son compte Telegram M. Zelensky, dont c'est la première visite au Moyen-Orient depuis le début de l’offensive russe.

Le président ukrainien a été invité par l'Arabie saoudite et non par la Ligue arabe, précise-t-on auprès de l'organisation panarabe. Les responsables saoudiens n'ont pas immédiatement réagi.

L'escale du président ukrainien à Jeddah, ville côtière sur la mer rouge, devrait lui donner l'occasion de s'adresser aux dirigeants d'une région beaucoup moins unie dans son soutien à l'Ukraine que ses alliés européens et américains.

Le pays hôte, l'Arabie saoudite, a affiché une position relativement neutre sur le conflit.

En revanche, la Syrie, alliée de Moscou, est l'un des cinq pays à avoir voté contre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies demandant à la Russie de cesser les hostilités en Ukraine.

Le président syrien Bachar Assad qui a bénéficié de l'intervention de la Russie dans son pays en 2015, est arrivé jeudi soir à Jeddah, pour participer à sa première réunion de la Ligue arabe depuis plus d'une décennie.

L'organisation panarabe avait exclu le régime syrien fin 2011 pour sa répression d'un soulèvement populaire, qui a dégénéré en guerre dévastatrice, avant de le réintégrer le 7 mai dernier.

Les Emirats arabes unis, qui avaient rétabli leurs liens avec la Syrie en 2018, ont notamment été très actifs pour réintégrer Damas dans le groupe.

Le régime syrien a par ailleurs bénéficié d'un élan de solidarité après un séisme qui a dévasté le 6 février de vastes pans de la Syrie et de la Turquie.

Carte "redessinée"

Le sommet intervient dans un contexte de détente régionale, marqué par le rapprochement ces derniers mois entre le royaume saoudien et son grand rival régional, l'Iran. Ryad a aussi rétabli récemment ses services consulaires avec Damas.

Hôte de la réunion, l'Arabie saoudite déploie par ailleurs des efforts diplomatiques pour tenter de trouver une issue à des conflits régionaux, comme au Yémen

L’Arabie saoudite a également joué un rôle de premier plan dans l'évacuation de milliers de civils du Soudan, théâtre de combats meurtriers depuis un mois, et accueille les représentants des belligérants pour des pourparlers visant à parvenir à un cessez-le-feu.

Outre les conflits au Moyen-Orient, le 32e sommet de la Ligue arabe devrait aborder des sujets plus internationaux comme la guerre en Ukraine et "la crise économique mondiale", affirme dans la presse Khaled Manzlawiy, un haut responsable de la Ligue arabe.

Il faut l'"unité des pays arabes" au moment où "le monde traverse une phase périlleuse de l'Histoire".

"Désaccords internes"

L'Arabie saoudite, première économie du monde arabe et plus grand exportateur de brut au monde, a renforcé récemment ses relations avec la Chine et coordonné sa politique pétrolière avec la Russie, tout en maintenant des liens étroits avec les Etats-Unis, son partenaire de longue date en matière de sécurité.

La Ligue arabe a récemment souligné la nécessité de jouer un "rôle de premier plan" afin de parvenir à un règlement en Syrie. Si les combats se sont quasiment tus, la guerre a fait environ un demi-million de morts, ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.

La Syrie espère la normalisation de ses relations avec les pays arabes, notamment les pays du Golfe, pour financer sa coûteuse reconstruction.

Des pays comme le Qatar, qui s'est vivement opposé au président Assad depuis le début de la guerre en Syrie, sont cependant très réticents à se rapprocher de Damas. L'émir du Qatar, cheikh Tamin ben Hamad, sera présent vendredi.

Les sommets de la Ligue arabe ont "souvent été caractérisés par des désaccords internes et l'indécision", conclut Torbjorn Soltvedt, de la société de renseignement sur les risques Verisk Maplecroft.

Après son déplacement en Arabie saoudite, Volodymyr Zelensky se rendra, à bord d'un avion du gouvernement français, à la réunion du G7 à Hiroshima, où les dirigeants des principales économies occidentales ont déjà annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie.

Agences