Une école américaine poursuivie pour avoir reproduit un champ de coton esclavagiste (Others)

Rashunda Pitts, qui affirme que cet épisode a provoqué une détresse émotionnelle chez sa fille, demande 250.000 dollars de dommages-intérêts.

"Elle a des crises d'angoisse incontrôlables et (...) connaît des épisodes dépressifs quand elle pense au projet de récolte de coton", selon la plainte déposée cette semaine à l'encontre du district scolaire.

Les champs de coton, où les esclaves étaient forcés de travailler dans des conditions effroyables, restent un symbole marquant de cette période de l'histoire des Etats-Unis.

L'élève, identifiée seulement par les initiales S.W., a commencé à étudier à l'école Laurel Span, à Hollywood, fin 2017.

D'abord enthousiaste, S.W., aujourd'hui âgée de 17 ans, était devenue plus renfrognée et fatiguée, relate le document.

Peu après, alors que Rashunda Pitts déposait sa fille à l'école, elle a remarqué des champs de coton sur le campus.

"Déconcertée par le fait qu'un champ de coton pousse à Hollywood, d'autant plus sur le terrain d'une école publique", elle avait demandé à parler à la direction, selon la plainte.

Il lui avait été répondu que les enfants de la classe de sa fille lisaient l'autobiographie de Frederick Douglass, célèbre abolitionniste noir, et que "récolter du coton faisait partie des expériences dont il parlait".

Le responsable de l'école à qui elle a parlé aurait alors expliqué que le champ avait été planté pour donner aux plus jeunes une idée de ce que les esclaves étaient obligés de faire.

"Tout à fait révoltée par l'idée que l'école demande à sa fille et à d'autres enfants de récolter du coton dans le cadre d'un exercice scolaire pour s'identifier à la réalité des esclaves afro-américains, Mme Pitts avait exprimé sa déception et sa douleur" face à un projet "insensible", peut-on lire dans la plainte.

Selon le document, l'école n'avait pas demandé la permission des parents et ne les avait pas informés de ce projet à l'avance.

Toujours d'après la même source, le Los Angeles Unified School District, qui supervise l'école, a affirmé dans un communiqué regretter qu'une "activité pédagogique" ait été jugée insensible.

"Quand les responsables de l'école ont été mis au courant de l'inquiétude d'un parent concernant le champ de coton, ils ont répondu immédiatement en (le) supprimant", a précisé le district scolaire.

Dans un communiqué à l'AFP, un porte-parole a déclaré que le district scolaire ne fait "habituellement pas de commentaires sur des litiges en cours ou attendus".

AFP