Le president Assad de Syrie au milieu des soldats . / Photo: AP (AP)

La Syrie fait face à des allégations devant la plus haute juridiction de l'ONU, selon lesquelles elle maintiendrait un système de torture « omniprésent » qui aurait tué des dizaines de milliers de personnes.

C’est la première fois que Damas est confronté à des juges internationaux, dans le cadre de la brutale guerre civile qui a débuté en 2011.

Les victimes ont enduré « une douleur et des souffrances physiques et mentales inimaginables » en raison de « traitements odieux, de conditions de détention inhumaines et de violences sexuelles et de violences basées sur le genre », affirme la plainte déposée par les Pays-Bas et le Canada.

Les prisonniers qui croupissent actuellement dans les prisons syriennes courent « un risque imminent de mort ou de graves dommages physiques ou mentaux », ont écrit le Canada et les Pays-Bas dans leur mémoire au tribunal.

Ils dénoncent également des viols généralisés de femmes et d'enfants, des mutilations, des décapitations, ainsi que l'utilisation « particulièrement odieuse » d'armes chimiques pour intimider et punir les civils.

"Urgent" et "juridiquement contraignant"

Damas a qualifié l'affaire de "désinformation et mensonges", une source gouvernementale avait déclaré à l’agence de presse SANA en juillet que les allégations "manquaient le moindre degré de crédibilité".

Le Canada et les Pays-Bas ont demandé à la CIJ d'exiger « de toute urgence » que la Syrie mette fin à toute torture et détention arbitraire, ouvre les prisons aux inspecteurs extérieurs et fournisse des informations aux familles sur le sort de leurs proches.

La CIJ peut mettre des années à statuer sur une affaire, mais des « mesures provisoires » urgentes peuvent être ordonnées en quelques semaines et sont juridiquement contraignantes.

Une première audience était prévue en juillet, mais a été reportée par Damas.

Le retour d'Assad de l'isolement

La situation a suscité un regain d'attention après le retour du président syrien Bashar al Assad sur la scène internationale en mai, alors qu'il participait à un sommet de la Ligue arabe.

Décrivant ces audiences comme une affaire « décisive », Human Rights Watch espère que les procédures de la CIJ mettront en lumière le retour d’Assad d’isolement.

L'activiste Helmi a déclaré qu'il n'y avait aucune chance qu'un « État voyou » syrien accepte les décisions de la CIJ, mais a insisté sur le fait que toute décision était toujours importante pour les victimes et leurs familles.


AFP