Tensions Serbie/Kosovo: début d'entretiens sous l'égide de l'UE (Reuters)

"Les récentes tensions dans le nord du Kosovo ont montré une fois encore qu'il était temps de progresser vers une normalisation complète des relations" entre les deux pays, condition clé de leur adhésion à l'UE a indiqué M. Borrell dans un tweet, appelant les dirigeants "à être ouverts et souples".

M. Borrell a rencontré le Premier ministre kosovar Albin Kurti, puis le président serbe Aleksandar Vucic, avant de les réunir autour d'une table, dans le cadre du "Dialogue Belgrade-Pristina" piloté depuis 2011 par la Commission européenne.

Invoquant un principe de "réciprocité", Pristina prévoit d'imposer des permis de séjour temporaires aux personnes entrant au Kosovo avec une carte d'identité serbe, et exige des Serbes du Kosovo qu'ils remplacent les plaques d'immatriculation serbes de leurs véhicules par des plaques du Kosovo.

Ces nouvelles mesures ont entraîné un nouvel épisode de violences fin juillet dans le nord du Kosovo, où la minorité serbe les juge vexatoires. Elles doivent entrer en vigueur au 1er septembre après un report de Pristina, sous la pression des Etats-Unis.

Belgrade n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée par le Kosovo en 2008. Les quelques 120.000 Serbes du Kosovo, dont un tiers vivent au nord du territoire, ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina, restant fidèles à Belgrade.

Après une rencontre mercredi avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, le président serbe avait indiqué s'attendre à des "discussions difficiles". "Même si je continue d'espérer une forme de solution, je reste sceptique", a déclaré Aleksandar Vucic sur Twitter jeudi.

M. Stoltenberg a appelé "toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter la violence", avertissant que la force de maintien de la paix de l'Otan au Kosovo (Kfor) était "prête à intervenir si la stabilité était menacée" et à renforcer ses troupes sur le terrain "si nécessaire".

"Allons donc! ce ne sera pas nécessaire", a commenté à ce propos Josep Borrell en accueillant le Premier ministre kosovar Alban Kurti. Ce dernier avait fustigé la veille "des structures serbes illégales transformées en gangs criminels, qui érigent des barricades" dans le nord du pays.

Serbie et Kosovo aspirent à entrer dans l'UE: Belgrade a depuis 2012 le statut de candidat officiel tandis que le Kosovo est "candidat potentiel".

AFP