Bruno Le Maire, ministre de l’économie, et Thomas Cazenave,  ministre délégué au budget, à la sortie du conseil des ministres / Photo: AFP (AFP)

Une montée significative de la taxe foncière est attendue pour l'automne, due à l'inflation en cours. La promesse d'une diminution des impôts annoncée en mai par Emmanuel Macron risque très probablement d'être différée.

Pour la deuxième année consécutive, les propriétaires en France seront confrontés à une flambée de la taxe foncière, avec une hausse minimale de 7,1 % (la plus importante depuis 1986) découlant directement de l'impact de l'inflation. Lors des débats autour du budget de 2023, le gouvernement a rejeté l'idée d'un "bouclier fiscal" qui aurait limité cette augmentation.

Depuis le début de l'été, tant au sein du ministère de l'Économie que de l'Élysée, on se prépare à un budget nettement plus restreint. Les raisons de ces inquiétudes sont variées: une dette publique dépassant pour la première fois la barre des 3 000 milliards d'euros, une hausse fulgurante des taux d'intérêt depuis dix-huit mois…, outre la dégradation de la note souveraine de la France par l'agence Fitch en avril qui a profondément secoué le ministère de l'Économie. Roland Lescure, ministre délégué à l'industrie, a lancé un appel au “sérieux budgétaire” le 21 août sur Europe 1 en déclarant que chacun avait "des efforts à consentir, une responsabilité envers les comptes publics".

Fin juin, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, avait affirmé vouloir réaliser entre 10 et 12 milliards d'euros d'économies en 2024. Les domaines ciblés par le gouvernement sont les dépenses de santé (renforcement du contrôle des arrêts maladie, augmentation de la franchise à 1 euro sur les médicaments) ainsi que les aides à l'emploi considérées comme mal ciblées (apprentissage, compte personnel de formation). Son entourage évoque désormais une somme de 15 milliards d'euros.

Cette situation est encore compliquée par la montée des taux d'imposition, particulièrement frappante dans plusieurs grandes villes (hausse de 52 % à Paris, 33 % à Grenoble, 16 % à Lyon, par exemple).

L'approche de l'automne fiscal risque donc d'entraîner une vague de mécontentement parmi les contribuables qui recevront leurs avis d'imposition entre fin août et fin septembre.

De surcroît, la réduction des impôts prévue pour les classes moyennes et annoncée par Emmanuel Macron en mai pourrait être reportée en raison de la complexité de l'équilibrage budgétaire. Les mesures d'économies envisagées par le ministère des Finances, en particulier dans le domaine de la santé, pourraient également avoir un impact considérable sur le pouvoir d'achat des citoyens français.


TRT Français et agences