S’agit-il d’une déclaration de circonstance ou d’une position coordonnée ? Le président français Emmanuel Macron a affirmé, à l'occasion d'une visite à l'Elysée du roi Abdallah de Jordanie, vendredi, que la reconnaissance d'un Etat palestinien "n'est pas un tabou pour la France".
S'adressant à la presse au côté du souverain jordanien, le chef de l'Etat français a estimé qu'il fallait donner "un élan décisif et irréversible pour mettre en œuvre la solution à deux Etats", israélien et palestinien, position défendue de longue date par Paris dans le conflit proche-oriental.
"Nos partenaires dans la région, notamment la Jordanie, y travaillent, nous y travaillons avec eux. Nous sommes prêts à y contribuer, en Europe et au Conseil de sécurité. La reconnaissance d'un Etat palestinien n'est pas un tabou pour la France", a-t-il ajouté.
"Une offensive israélienne à Rafah ne pourrait aboutir qu'à un désastre humanitaire sans précédent qui serait un tournant dans ce conflit", a également souligné Emmanuel Macron.
Redoutant l’impact d’une telle offensive sur la région, le chef de l’Etat français a affirmé qu’il partageait les craintes de la Jordanie et de l'Egypte d'un "déplacement forcé et massif" de la population réfugiée dans le sud de la bande de Gaza.
La reconnaissance mutuelle par les Israéliens et les Palestiniens de deux Etats vivant en paix côte à côte est l’une des recommendations fondamentales de la communauté diplomatique pour le règlement du conflit israélo-palestinien. Après avoir été au cœur des négociations menées sous l'égide des Etats-Unis à la fin des années 1990 et au début des années 2000, cette perspective est au point mort depuis des années.
Quelque 140 Etats dans le monde reconnaissent unilatéralement l’Etat palestinienne, mais aucune grande puissance occidentale ne figure parmi eux.