La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en visite à Tunis, a indiqué avoir proposé au président Kais Saied ce programme en cinq points, incluant aussi un soutien financier à la lutte contre l'immigration clandestine. Elle a souhaité la signature d'un accord entre la Tunisie et l'UE d'ici au prochain sommet européen à la fin du mois.
"Il est de notre intérêt commun de renforcer notre relation et d'investir dans la stabilité et la prospérité, c'est pour cela que nous sommes là", a déclaré Mme von der Leyen, disant agir au nom de la "Team Europe" et qui était accompagnée dans sa visite par les Premiers ministres d'Italie, Giorgia Meloni, et des Pays-Bas, Mark Rutte.
Rappelant que l'Union européenne est le "premier partenaire commercial et premier investisseur" en Tunisie, elle a rappelé que l'Europe a "soutenu le parcours de la Tunisie dans la démocratie depuis 2011 (et la Révolution qui a renversé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali, ndlr), une route longue et difficile".
Les propositions en cinq points de l'Union européenne à la Tunisie, qui vont faire l'objet de négociations ultérieures, prévoient "une assistance macro-financière pouvant aller jusqu'à 900 millions d'euros dès que les accords nécessaires auront été conclus".
"Nous pourrions fournir une aide supplémentaire de 150 millions d'euros à injecter dès maintenant dans le budget", a ajouté Mme von der Leyen.
La Tunisie est étranglée financièrement par une dette d'environ 80% de son PIB et ne peut plus emprunter à l'étranger, ce qui entraîne des pénuries récurrentes de certains produits de base, comme la farine, le sucre et le riz, achetés et importés par l'Etat.
Le programme en cinq points proposé par l'UE prévoit un renforcement des investissements en Tunisie, notamment en soutien au secteur numérique, des investissements dans l'exportation par la Tunisie d'énergies renouvelables et l'extension du programme européen d'échanges d'étudiants Erasmus à la Tunisie.
L'un des autres volets proposés par Bruxelles concerne la lutte contre le "business cynique" de l'immigration clandestine, pour laquelle l'UE fournira "cette année à la Tunisie 100 millions d'euros pour le contrôle de ses frontières, la recherche et sauvetage" de migrants, a indiqué Mme von der Leyen.