Les manifestants ont bloqué les routes menant à deux postes-frontières, Jarinje et Bernjak, et la police du Kosovo a limité l'accès à ces postes. (Reuters)

L'Union européenne a exhorté lundi le Kosovo et la Serbie à faire preuve de retenue suite à la récente recrudescence des tensions liées aux nouvelles règles frontalières, et a invité les parties à poursuivre leurs discussions à Bruxelles.

S'exprimant lors d'un point de presse quotidien à Bruxelles, le porte-parole pour les affaires extérieures, Peter Stano, a appelé toutes les parties à "rester calmes" et a prévenu que "les actions non coordonnées et unilatérales qui mettent en danger la stabilité et la sécurité sur le terrain et entravent la liberté de mouvement de tous les citoyens doivent cesser immédiatement".

"La seule façon de résoudre tout différend, et en particulier ce dernier, est le dialogue", a-t-il ajouté.

Stano a invité les deux gouvernements "à se rencontrer à Bruxelles pour discuter de la marche à suivre pour trouver des solutions et empêcher que de telles tensions ne se reproduisent."

Il a déclaré que "toutes les questions en suspens entre la Serbie et le Kosovo doivent être abordées dans le cadre du dialogue soutenu par l'UE", qui est essentiel sur la voie de l'adhésion des deux pays à l'UE.

Les tensions sont montées d'un cran dimanche, à l'approche de l'entrée en vigueur le 1er août, d'une nouvelle loi kosovare rendant obligatoire l'obtention d'une carte d'identité et d'une plaque d'immatriculation au Kosovo, y compris pour les Serbes qui y vivent.

Les manifestants ont bloqué les routes menant à deux postes-frontières, Jarinje et Bernjak, et la police du Kosovo a limité l'accès à ces postes.

Le Kosovo a reporté d'un mois la mise en œuvre des nouvelles règles frontalières.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, et la plupart des États membres des Nations unies, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et la Turquie, l'ont reconnu comme un pays autonome.

Lancé en 2011, le dialogue entre Belgrade et Pristina, placé sous l'égide de l'UE, vise à normaliser les relations entre les deux pays des Balkans et à trouver une solution mutuellement acceptable pour les différends dans le cadre d'un accord juridiquement contraignant.

Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l'UE, a salué la décision du Kosovo de reporter les mesures au 1er septembre.

" Nous souhaitons que tous les obstacles soient immédiatement levés. Les questions en suspens devraient être abordées dans le cadre d'un dialogue facilité par l'Union européenne et se concentrer sur une normalisation complète des relations entre le Kosovo et la Serbie, essentielle pour leur intégration dans l'Union européenne", a-t-il tweeté.

AA