Londres dévoile un budget d'austérité malgré la récession déjà en cours / Photo: Reuters (Reuters)

"C'est un plan de stabilité équilibré", "j'ai essayé d'être juste en demandant à ceux qui ont plus de contribuer plus", a fait valoir M. Hunt, au ton sobre, devant le Parlement.

"Le Royaume-Uni, comme d'autres pays, est maintenant en récession" selon l'OBR, l'organisme public de prévisions budgétaires, a fait valoir M. Hunt et son Produit intérieur brut va encore baisser de 1,4% en 2023.

Il a dévoilé "trois priorités: la stabilité, la croissance et les services publics". La stabilité, après les turbulences financières du précédent gouvernement, vient en haut de la liste, et avec elle la lutte contre l'inflation "qui touche le plus les plus pauvres".

D'après lui, l'OBR a "confirmé que des facteurs mondiaux sont la principale cause de l'inflation, alors que la plupart des pays font encore face aux retombées" de la pandémie de Covid, ce qui a été aggravé par "la crise énergétique générée par la Russie" et son offensive de l'Ukraine.

En énumérant un ensemble de mesures de "consolidation" budgétaire de 55 milliards de livres au total, il a mentionné l'abaissement du seuil le plus élevé de l'impôt sur le revenu, et un relèvement de la taxe sur les revenus exceptionnels des géants pétroliers et énergétiques, dopés par la flambée énergétique et la guerre en Ukraine.

Le nouveau ministre des Finances avait la lourde tâche de rassurer des marchés échaudés par les annonces budgétaires massives et mal préparées de la précédente Première ministre Liz Truss, qui ont fait tanguer les marchés britanniques et s'envoler le coût de la dette du pays.

Dure à avaler

Le ministre a pris grand soin de s'appuyer sur des chiffres de l'OBR, dont l'absence lors du désastreux "mini-budget" du gouvernement précédent avait contribué à causer une panique sur les marchés.

M. Hunt a déjà effacé l'essentiel des mesures qui avaient alors été annoncées par l'éphémère Liz Truss qui voulait procéder à des aides massives à l'énergie et à des baisses d'impôts tous azimuts.

La potion fiscale dure à avaler pour les Britanniques intervient alors que l'économie s'est déjà contractée de 0,2% du produit intérieur brut au troisième trimestre.

La récession qui commence pourrait durer jusqu'à deux ans selon la Banque d'Angleterre, même si pour cette année l'OBR pronostique une croissance de 4,2%.

Outre le covid et la guerre en Ukraine, le Royaume-Uni souffre de l'impact du Brexit qui plombe le commerce avec son grand voisin européen et entrave l'embauche de travailleurs du continent, ce qui contribue à l'inflation et la perte de productivité.

Londres va augmenter sa taxe exceptionnelle sur les profits des géants énergétiques de 25% à 35%, et la prolongera de trois ans, jusqu'en 2028 et M. Hunt a aussi annoncé "une nouvelle taxe temporaire de 45% sur les producteurs d'électricité".

AFP