L'Europe sur le qui-vive alors que débute la maintenance du Nord Stream (DPA)

La Russie a réduit le mois dernier de 40% les flux transitant par le gazoduc vers l'Allemagne, invoquant le retard dans la réparation d'équipements par la société Siemens Energy au Canada.

Ottawa a indiqué au cours du week-end qu'il allait restituer les turbines nécessaires à la maintenance de Nord Stream 1, tout en annonçant de nouvelles sanctions contre le secteur énergétique russe.

Les Européens craignent que la Russie se serve des opérations de maintenance de Nord Stream 1 pour réduire davantage ses livraisons de gaz, ce qui jetterait une ombre sur les projets de ravitaillement en vue de l'hiver et amplifierait une pénurie qui a incité des gouvernements à prendre des mesures d'urgence et alourdi les factures pour les consommateurs.

A Berlin a été soulevée l'hypothèse que Moscou suspende les livraisons de gaz via Nord Stream 1 au-delà du 21 juillet, date à laquelle les opérations de maintenance doivent s'achever.

"Compte-tenu des tendances que nous avons constatées, il ne serait pas très surprenant qu'un petit détail technique soit trouvé et qu'ils puissent dire alors 'nous ne pouvons désormais plus le faire fonctionner'", a déclaré le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, lors d'un événement organisé fin juin.

Le Kremlin dément utiliser le pétrole et le gaz à des fins politiques. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitry Peskov, a déclaré que l'arrêt des livraisons dû à la maintenance était une opération régulière et programmée, ajoutant que personne n'"inventait" de quelconques réparations.

Moscou a stoppé les livraisons de gaz vers plusieurs pays européens après que ceux-ci ont refusé de se soumettre à sa requête d'effectuer des paiements en roubles, sur fond de sanctions occidentales contre l'économie russe à la suite de l'offensive en Ukraine, lancée le 24 février.

"Les derniers mois ont montré une chose: (le président russe Vladimir) Poutine ne connaît aucun tabou. Un arrêt complet des livraisons de gaz via Nord Stream ne peut donc pas être exclu", a déclaré Timm Kehler, directeur général de Zukunft Gas, association allemande du secteur.

Un tel scénario aurait pour effet de prolonger la flambée des prix du gaz en Europe, avec de lourdes conséquences pour les entreprises et les foyers. Il impacterait aussi la Russie, qui perdrait une source de revenus.

Reuters