Un homme ouïghour dort pendant une tempête de sable alors qu'il se déplace en charrette à cheval pour livrer du foin dans le désert de Paklamakan, à quelque 100 km à l'est de Yecheng, dans la région du Turkestan Oriental. / Photo: Reuters Archive (Reuters Archive)

Le travail forcé des Ouïghours en Chine se poursuit, y compris dans les entreprises chinoises qui vendent des vêtements à de grandes marques en Europe, selon une étude commandée par un groupe de législateurs de l'Union européenne.

"Un volume substantiel de vêtements entachés par le travail forcé des Ouïghours entre dans l'UE sans restriction", indique l'étude publiée mercredi par le groupe de gauche des socialistes et démocrates au Parlement européen.

Elle a été réalisée par l'université britannique de Sheffield Hallam et deux groupes de défense des droits des Ouïghours, le Centre ouïghour pour la démocratie et les droits de l'Homme et l'Observatoire des droits des Ouïghours.

Le rapport a été publié au moment où les chefs d'État et de gouvernement de l'UE, Ursula von der Leyen et Charles Michel, se rendaient à Pékin pour un sommet UE-Chine avec le président chinois Xi Jinping.

Leur réunion était principalement axée sur les questions commerciales. Néanmoins, un fonctionnaire de l'UE a déclaré que la question des droits de l'Homme en Chine serait également abordée.

Le rapport, qui s'appuie sur des sources publiques et une cartographie des chaînes d'approvisionnement, indique que 39 marques de vêtements connues en Europe courent un "risque élevé de s'approvisionner en vêtements fabriqués par des Ouïghours contraints de participer à des transferts de main-d'œuvre imposés par l'État".

Des entreprises telles que Zara, Next et Prada font appel à au moins quatre fabricants chinois qui recourent au travail forcé des Ouïghours.

Le nombre d'entreprises européennes à risque "indique que la politique de l'UE ne protège pas ses consommateurs de l'achat de produits fabriqués avec du travail forcé ouïghour", selon l'étude.

En effet, depuis plus de dix ans, la Chine impose des mesures strictes dans la région du Turkestan Oriental, au nord-ouest du pays, où vivent les Ouïgours et d'autres minorités musulmanes.

Ces mesures, qui comprennent le travail forcé et des "camps de rééducation", ont été présentées comme une campagne "antiterroriste" après une série d'attaques sanglantes que les autorités chinoises ont attribuées à certains Ouïghours.

Le rapport a été initié par l'eurodéputé socialiste Raphaël Glucksmann, qui a été sanctionné par la Chine en 2021 pour avoir attiré l'attention sur la répression des Ouïghours au Parlement européen deux ans plus tôt.

Mme Von der Leyen a déclaré mardi dernier qu'elle ferait pression sur M. Xi pour que la Chine lève ses sanctions contre les eurodéputés.

TRT Français et agences