Le Parlement européen adopte des règles pour encadrer les cryptomonnaies / Photo: AP (AP)

Le règlement MiCA (Markets in Crypto-assets), qui a notamment pour but de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a été voté à une large majorité.

Jusqu'à présent, les transferts d'actifs virtuels, tels que les bitcoins, échappaient à la législation européenne sur les services financiers.

"Avec le règlement MiCA, l'industrie européenne des crypto-actifs dispose d'une clarté réglementaire que des pays comme les États-Unis n'ont pas", a salué le rapporteur Stefan Berger (PPE).

Mais des voix ont tempéré l'impact de ces nouvelles règles.

"Les acteurs de la crypto vont pouvoir commencer à appliquer des règles de base de la finance traditionnelle", a déclaré lors des débats mercredi l'eurodéputée Aurore Lalucq (groupe Socialistes et démocrates, gauche). "C'est bien, c'est mieux que rien, est-ce que c'est suffisant? Non", a-t-elle estimé.

L'eurodéputée a notamment regretté les délais d'application prévus, expliquant à guise d'exemple que la plus grande plateforme d'échange de cryptomonnaies au monde, Binance, "pourra se mettre en conformité avec MiCA seulement dans 18 mois, 18 mois pendant lesquels les épargnants n'auront donc aucune protection".

Début avril, Elizabeth McCaul, membre du conseil de surveillance de la BCE, avait appelé dans un billet de blog à pousser les efforts encore plus loin.

Concrètement, en vertu de la nouvelle législation européenne, les fournisseurs de services de crypto-actifs (CASP) devront s'enregistrer et fournir des données précises sur leur identité s'ils souhaitent opérer dans l'UE.

La "Travel Rule", déjà existante dans la finance traditionnelle, s'appliquera à l'avenir aux transferts de crypto-actifs.

Elle obligera les fournisseurs de services de crypto-actifs à transmettre certaines informations sur les clients et transactions à l'institution financière destinataire de ces transactions.

Afin de réduire l'empreinte carbone élevée des crypto-monnaies, les plus gros fournisseurs de services devront en outre divulguer leur consommation d'énergie.

AFP