Des manifestants opposés aux sanctions économiques à Niamey le 3 août dernier.  / Photo: Reuters (Reuters)

Depuis le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) du 30 juillet à Abuja, le Niger est sous l’effet de sanctions économiques.

Il s’agit d’un blocus économique, caractérisé par la suspension des transactions économiques et financières entre les États de la CEDEAO et le Niger, pour hâter le retour à « l’ordre constitutionnel. »

Avec le gel de ses avoirs à la BCEAO (la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest), le pays n'arrive plus à honorer ses engagements internationaux.

Entre juillet et septembre, Niamey a manqué le remboursement de cinq obligations contractées sur le marché des titres publics de l’Umoa (l’Union monétaire ouest africaine), soit une somme de 37,56 milliards de F CFA, d’après l’agence d’information économique africaine Ecofin.

La situation économique est d’autant plus difficile que le pays est isolé au sein de la CEDEAO, avec notamment la suspension de toute coopération entre les banques commerciales du Niger et celles de l’Uemoa, le gel de tous les avoirs du gouvernement et entreprises d’État. À cela, il faut ajouter les difficultés de ravitaillement du fait de la fermeture de toutes les frontières du pays.

Difficile dans ce contexte de lever des fonds ou alors de rembourser sa dette. Cette année, Niamey a prévu de lever 830 milliards de F CFA sur le marché des capitaux de l’Uemoa pour financer ses actions de développement.

La fermeture du robinet financier des principaux partenaires du Niger, amplifie la situation, d’autant plus que le pays ne finance son budget qu'à hauteur de 62 %. Le reste de l’enveloppe est complété par des partenaires comme le FMI, la Banque Mondiale, l’Agence française de développement, etc. Des organismes qui ont gelé leurs contributions au Niger.

Le 4 août dernier, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note souveraine du pays. Elle est passée de B3 à CAA2.

Au-delà des aspects financiers, le Niger souffre déjà des coupures régulières d’électricité. Le Nigeria qui fournit 70 % d’électricité consommée dans le pays, a décidé de suspendre les livraisons au lendemain du coup d’État contre Mohamed Bazoum.

Le Secrétaire général du ministre de la Santé Ibrahim Souley fait état, par ailleurs, de l’épuisement progressif des stocks de médicaments. Les antibiotiques, des traitements contre le diabète, notamment les insulines et certains produits utilisés pour les pathologies cardiaques et les anti-cancéreux, seraient déjà en rupture de stock.

TRT Français et agences