Le chef de Wagner poursuit son bras de fer avec l'armée russe / Photo: Reuters (Reuters)

Le fondateur du groupe Wagner, en conflit ouvert avec l'état-major russe depuis des mois, a cependant assuré, pour la deuxième fois moins d'une semaine, que ses mercenaires quitteraient Bakhmout s'ils n'obtenaient pas les munitions qu'ils réclament, accusant le ministère de la Défense de ne pas les approvisionner suffisamment.

Evguéni Prigojine a fait ces déclarations dans une vidéo truffée d'injures coïncidant avec les commémorations du 9 mai 1945, jour de la victoire soviétique contre l'Allemagne nazie, marquées par le traditionnel défilé militaire sur la place Rouge, avec toutefois moins de matériel déployé qu'à l'habitude.

"Une directive est arrivée hier qui dit clairement que si nous quittons nos positions (à Bakhmout), cela sera considéré comme une trahison contre la patrie. C'était un message pour nous", a déclaré le chef du groupe paramilitaire.

"Mais s'il n'y a pas de munitions, nous quitterons nos positions et nous demanderons qui trahit vraiment la patrie", a-t-il ajouté en se plaignant de ne pas avoir reçu les munitions promises par Moscou.

"Ils ont donné seulement 10% de ce que nous avons demandé. Nous avons été trompés", a-t-il dit.

Dimanche, Evguéni Prigojine a annoncé que son groupe s'était vu promettre autant de munitions et d'armes que nécessaire pour poursuivre l'assaut sur Bakhmout, théâtre d'une bataille sanglante depuis des mois dans l'est de l'Ukraine.

Deux jours plus tôt, il avait affirmé que ses forces seraient obligées de quitter Bakhmout le 10 mai faute de munitions et avait interpellé violemment dans une vidéo le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d'état-major de l'armée russe Valeri Guerassimov.

Dans une autre vidéo diffusée mardi, Evguéni Prigojine adresse un message d'insulte à l'encontre d'un "joyeux grand-père" non identifié qui "pense que tout se déroule bien" dans la campagne d'Ukraine, ce que Moscou nomme une "opération militaire spéciale".

"Mais que fera le pays, que feront nos enfants, nos petits-enfants, qui sont l'avenir de la Russie, et comment pouvons-nous gagner cette guerre si - par hasard et je ne fais que spéculer - on se rend compte que ce grand-père est un c***ard complet ?"

S'il a déjà critiqué Sergueï Choïgou et Valeri Guerassimov, Evguéni Prigojine a toujours évité de critiquer personnellement le président Vladimir Poutine.

L'armée ukrainienne s'est employée à repousser les attaques des forces russes ces derniers jours à Bakhmout avec l'objectif de priver le chef du Kremlin de cette victoire symbolique avant les cérémonies du 9-Mai.

Reuters