“La solution à deux États” est-elle encore viable entre Israël et la Palestine ? / Photo: Reuters (Reuters)

La dispute des frontières entre Israël et les Palestiniens dure depuis 1947. La guerre de Gaza a remis au goût du jour cette approche, pourtant mise à mal par la colonisation rampante en Cisjordanie.

Même si cette “solution à deux États” a le vent en poupe auprès de la communauté internationale, des interrogations subsistent sur sa viabilité.

Les Nations unies, l’Union européenne, Joe Biden et tout récemment le groupe du G20, insistent sur l’urgence d’implémenter la solution à deux États dans cette partie du Proche-Orient, comme issue à la guerre qui déchire cette partie du monde depuis 1948. Elle préconise la création de deux États indépendants, l’un palestinien, l’autre israélien.

La guerre entre Israël et les Palestiniens à Gaza a remis au goût du jour cette initiative.

Le tracé de la frontière repose sur une carte de 1967 qui définit les limites entre la Cisjordanie, Israël et Gaza. Ainsi tracées, Gaza et la Cisjordanie, bien que séparées par le territoire israélien, seraient autonomes et constitueraient un État Palestinien à côté d’un État Israélien.

C’est cette vision que le Premier ministre d’Israël d’alors, Yitzhak Rabin et le leader de l’Autorité de Libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat avaient paraphée le 13 septembre 1993 sur la pelouse de la Maison Blanche. On parla alors des accords d’Oslo.

Dans la foulée, Israël reconnaît la légitimité de l'OLP. En retour, L'OLP reconnaît le droit à l'existence de l'État d'Israël. Une autorité palestinienne voit le jour. Elle obtient le contrôle de certains territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza. C'est l’embryon d’un État palestinien qui est provisoirement mis en place en attendant l’autonomie de la Palestine.

Israël est alors autorisé à collecter les recettes douanières pour le compte de la Palestine. Des recettes qui constituent l’essentiel du budget de l’Autorité palestinienne.

Pour autant, les accords d’Oslo n’ont pas tranché le statut de Jérusalem. La ville accueille les lieux saints des trois religions monothéistes : le mur des Lamentations pour les juifs, l'église du Saint-Sépulcre pour les chrétiens, l'esplanade des Mosquées pour les musulmans. Elle est au centre du conflit israélo-palestinien, car les deux parties la revendiquent comme capitale.

De nos jours, la solution à deux États en vue d’une paix durable au Proche-Orient semble s’éloigner. D’aucuns la considèrent même comme une chimère. Une étude du Pew Research Center, en 2023, révélait que seuls 35% d’Israéliens croyaient encore en cette solution.

Qui plus est, la colonisation progresse à grande vitesse en Cisjordanie. En 1993, les colons vivant dans les territoires occupés étaient au nombre de 250 000. Aujourd'hui, ils sont plus de 700 000.

Gouverné par une coalition des extrêmes, Israël rejette toute idée d'un État palestinien.

“Israël continuera à s'opposer à la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien”, a martelé Benjamin Netanyahu lors de la présentation de son “plan de gestion de Gaza d’après-Hamas”.

TRT Francais