Hollywood / Photo: DPA (DPA)

Première grève de cette ampleur depuis plus de 60 ans, le mouvement aux Etats-Unis "inquiète" en France, a reconnu jeudi Richard Patry, le patron de la Fédération nationale des cinémas (FNCF).

"La grève nous inquiète beaucoup bien sûr", a déclaré Richard Patry sur la radio BFM Business, expliquant son ampleur par le fait qu'il s'agit d'une grève "orientée contre les plateformes" (Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV+...) qui "risque de durer assez longtemps".

Cette grève, entamée vendredi, paralyse les studios américains et si "elle ne concerne pour l’instant que les films américains, beaucoup de films ont déjà commencé à être décalés et ça nous inquiète beaucoup sur l’année 2024", a-t-il ajouté, estimant que ce mouvement social dans le cinéma pourrait aussi gagner la France.

"Il y a toujours un risque, en particulier au niveau des auteurs, (...) mais pour l’instant il n’y a pas d’action annoncée en France", a-t-il précisé.

Interrogé sur les revendications des acteurs et scénaristes concernant aussi l'intelligence artificielle, de plus en plus accusée par le monde de la culture de piller les contenus créatifs, M. Patry a déclaré qu'il fallait être "très, très vigilant". Il dit ne "pas croire aujourd’hui que l’on peut faire un grand scénario par l’IA" et qu'il "faudra toujours le talent du scénariste pour réaliser de grands films".

Autre ton du côté des cinéastes, dont deux organisations, la Société des réalisateurs de films (SRF) et la société civile des auteurs réalisateurs producteurs (ARP) ont exprimé leur "entière solidarité" avec les grévistes, dont le combat "traverse les frontières".

Le succès des plateformes ne doit pas conduire "à une fragilisation des créateurs", et "il faut d'autre part encadrer l'intelligence artificielle", qui "ne peut présenter d’opportunités pour notre secteur qu’à condition de préserver la place centrale des auteurs et des artistes", écrivent-elles dans un communiqué commun.

AFP