Grèce: les retraités dans la rue pour réclamer une revalorisation des pensions (Others)

"Avec la hausse des prix, la retraite s'évapore dans les cinq premiers jours du mois!", déplore Georgia Farmakidi, présidente du syndicat des retraités de l'île de Rhodes, interrogée par l'AFP.

"Notre immeuble ne va pas allumer le chauffage cette année", poursuit cette septuagénaire qui a effectué le long trajet de son île du sud de l’Égée à Athènes pour participer à ce rassemblement à l'appel des syndicats de retraités.

Devant le Parlement, en plein centre de la capitale, des banderoles réclament "la réduction des prix des produits essentiels" et "des mesures de protection de la santé".

En Grèce, les salaires et les retraités ont subi des baisses drastiques durant la crise financière de la dernière décennie, et l'austérité stricte imposée par les créanciers (UE et FMI) du pays.

"Avec 640 euros de retraite brute (mensuelle), comment peut-on faire face aux prix élevés de l'énergie et à l'inflation?", s'insurge Alexandros Solomos, 75 ans, ancien employé dans une usine.

"Nous sommes à la limite de la pauvreté et de la famine avec ma femme qui n'a pas d'autres revenus. Ils nous ont réduit les retraites mais ceux qui nous gouvernent ont assez d'argent pour vivre bien", s'emporte-t-il en s'en prenant aux conservateurs au pouvoir mais aussi à leurs prédécesseurs de gauche.

"Nous sommes obligés de réduire le nombre d'aliments qu'on achète au supermarché", se plaint également Fotini, 73 ans, rencontrée dans le cortège.

Cette année, l'Etat a dépensé au total 9 milliards d'euros pour parer aux crises énergétique (4,7 milliards d'euros) et sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 (4,3 milliards d'euros), selon le ministre des Finances Christos Staïkouras lors de la présentation de l'avant projet de budget pour 2023.

L'inflation en Grèce a dépassé les 10% depuis avril, culminant à 12,1% en juin avant de refluer légèrement ensuite.

Le renchérissement des prix en particulier de l'énergie frappe une population déjà très éprouvée par les années de crise.

AFP