Les incidents font suite aux troubles à Southport, où des centaines de manifestants, incités par des membres de la Ligue de défense anglaise, ont affronté la police après avoir attaqué une mosquée locale  / Photo: AFP (AFP)

Les violences à Southport, une ville côtière du nord-ouest de l’Angleterre, ont éclaté, mardi, après la diffusion de fausses informations par des comptes de réseaux sociaux d’extrême droite, affirmant que le suspect de l’attaque au couteau survenue lundi à Southport, qui a coûté la vie à trois jeunes filles et blessé plusieurs autres enfants lors d’un cours de danse, était un demandeur d'asile.

"Nous sommes informés que certains manifestants ont enfreint les conditions imposées sur Whitehall", a déclaré la police métropolitaine concernant les troubles dans ce quartier de Londres.

"Des officiers sont sur place et dialoguent avec les manifestants", ont-ils ajouté.

Plus tard, la police a annoncé sur X que plus de 100 personnes avaient été "arrêtées pour des infractions telles que trouble à l'ordre public, agression sur un agent des services d'urgence, et violation des conditions de la manifestation."

"Quelques officiers ont subi des blessures mineures", ont-ils précisé.

Les incidents de mercredi font suite aux troubles à Southport, où des centaines de manifestants, incités par des membres de la Ligue de défense anglaise (EDL) –un groupe fasciste xénophobe anti-musulman– ont affrontés la police après avoir attaqué une mosquée locale en lançant des projectiles.

L'incident a été largement condamné par les responsables politiques, après que plus de 50 policiers ont été blessés.

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Le Premier ministre Keir Starmer a qualifié ces émeutes de "vandalisme" et a promis que les responsables seront traduits en justice "avec toute la rigueur de la loi".

Mercredi, la police du Merseyside a indiqué, dans un communiqué, qu'elle disposait "d'informations sur d'autres événements potentiellement prévus ce soir et ce week-end" à la suite des violences de la nuit précédente.

La cheffe de la police du Merseyside, Serena Kennedy, a déclaré que la police de Southport "se préparait" à de nouveaux incidents, "mais nous sommes confiants que nous disposons de ressources suffisantes ici dans le Merseyside."

Hartlepool

Une émeute similaire a éclaté dans la ville de Hartlepool, dans le nord-est de l'Angleterre. En effet, des publications sur les réseaux sociaux montrent des manifestants d'extrême droite lançant des projectiles.

Les incidents ont eu lieu dans les environs de Murray Street, un quartier où vivent des musulmans et où se trouve une mosquée.

"La police est toujours présente dans le secteur de Murray Street, alors que les agents gèrent les troubles après avoir répondu à une manifestation. Plusieurs arrestations ont déjà été effectuées", a indiqué la police locale dans un message publié sur Facebook.

"La route reste fermée et il est conseillé d'éviter la zone."

Les émeutes ont continué jusque tard dans la nuit de mercredi à jeudi. Les émeutiers ont incendié un véhicule et, dans des vidéos publiées en ligne, on voit un homme asiatique se faire frapper au visage.

"À ce stade, quatre personnes ont été arrêtées pour diverses infractions, notamment pour troubles à l'ordre public, et elles ont été placées en garde à vue", a précisé la police.

Désinformation

Les groupes d'extrême droite ont immédiatement commencé à diffuser des fausses informations, affirmant que l'assaillant de Southport était un immigrant musulman.

Des groupes tels que l'EDL, Britain First ainsi que l'activiste fasciste d'extrême droite condamné Tommy Robinson ont joué un rôle actif dans la désinformation et propagation de rumeurs sur l'identité de l'assaillant.

Depuis l'attaque, plus de 100 000 publications sur les réseaux sociaux ont été visionnées des millions de fois sous le hashtag #enoughisenough.

Les autorités ont annoncé, ce jeudi matin, que le jeune homme de 17 ans, arrêté après l'attaque au couteau à Southport, avait été inculpé de trois chefs d'accusation de meurtre.


TRT Français et agences