Gaza: un responsable de l’administration américaine démissionne face à l’inaction des Etats-Unis / Photo: Reuters (Reuters)

"Je ne peux pas rester silencieux alors que cette administration ferme les yeux sur les atrocités commises contre les vies innocentes des Palestiniens, dans ce que les principaux experts en droits de l'Homme ont qualifié de campagne génocidaire menée par le gouvernement israélien", a lancé Habash dans sa lettre de démission.

Habash, qui a travaillé trois ans en tant qu'assistant spécial au Bureau de la planification, de l'évaluation et du développement des politiques du département, était le seul appointé américano-palestinien de l'agence.

Il a déclaré que les actions de l'administration Biden mettent des millions de vies innocentes en danger à Gaza.

"Je ne peux pas être complice en silence alors que cette administration ne parvient pas à utiliser son influence en tant qu'allié le plus fort d'Israël pour mettre fin aux tactiques abusives et continues de punition collective qui ont privé les Palestiniens de Gaza de nourriture, d'eau, d'électricité, de carburant et de fournitures médicales, entraînant une maladie généralisée et la famine", a-t-il ajouté.

Déshumanisation, effacement de l'identité

Habash a accusé l'administration de soutenir la violence indiscriminée contre les Palestiniens à Gaza, remettant en question l'intégrité des bilans de décès palestiniens dans les attaques israéliennes et votant contre des résolutions appelant à un cessez-le-feu à l'ONU.

"Et les dirigeants de l'administration ont même repris des allégations non vérifiées qui déshumanisent systématiquement les Palestiniens", a-t-il écrit.

Il a également révélé avoir vécu une déshumanisation et un effacement de l'identité par ses pairs, les médias et le gouvernement américain.

Habash, dont la famille a vécu la Nakba en 1948, lorsque les Palestiniens ont été chassés de leurs terres pour faire place à un État israélien, a déclaré que des centaines de milliers de Palestiniens ont été violemment expulsés de chez eux et que ses proches n'ont jamais été autorisés à retourner dans leurs maisons familiales depuis 75 ans.

"Des millions de Palestiniens ont fait face à des décennies d'occupation, de nettoyage ethnique et d'apartheid, et l'acceptation passive par l'administration Biden de ce statu quo est totalement contraire aux valeurs démocratiques. Notre gouvernement continue de fournir un financement militaire inconditionnel à un gouvernement qui ne cherche pas à protéger les vies innocentes", a ajouté Habash.

En octobre dernier, Josh Paul, un ancien responsable du département d'État, avait aussi démissionné en raison de l'envoi d'armes par les États-Unis à Israël pendant le conflit en cours à Gaza.

Soulignons qu’Israël a lancé des attaques aériennes et terrestres sur la bande de Gaza depuis une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre.

Dans ce sillage, au moins 22 185 Palestiniens ont été tués et 57 035 blessés depuis, selon les autorités sanitaires de Gaza, tandis que près de 1 200 Israéliens auraient été tués lors de l'attaque du Hamas.​​​​​​​

L'assaut israélien a laissé Gaza en ruines, avec 60% de l'infrastructure de l'enclave endommagée ou détruite, et près de 2 millions d'habitants déplacés au milieu de pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments.

AA