Gaza: LFI appelle à des sanctions économiques contre Israël / Photo: AFP (AFP)

La France Insoumise (LFI) a appelé, ce mardi, le Gouvernement français à faire preuve de "volonté politique" pour éviter l'aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Répondant aux questions d'Anadolu à l'Assemblée nationale à propos de la position de son groupe sur la situation à Gaza, Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, a souligné l'importance d'une action concrète de la part de l'Exécutif français, en réaction à l'agression israélienne dans les territoires palestiniens.

"Volonté politique"

Le député LFI a d'abord été interrogé sur l'appel que son parti a lancé il y a quelques semaines, pour que le gouvernement impose un moratoire sur les exportations d'armes vers Israël. "La question, c'est s'il y a une volonté politique", a-t-il déclaré.

Évoquant les réactions du Gouvernement français et du président Emmanuel Macron, l'élu de Seine-Saint-Denis a critiqué leur manque d'action concrète malgré des déclarations de plus en plus fermes sur l'agression israélienne.

"Dans les faits, ils ne font rien", a-t-il dénoncé.

"Au fur et à mesure que le temps passe, non seulement en réalité, Israël ne fait rien en fonction de ce que lui demandait la Cour internationale de Justice (CIJ) (qui lui a donné un mois pour montrer qu'il n'y avait pas de génocide en cours), mais pire que ça, ils aggravent les choses en bombardant Rafah, en assiégeant Rafah", ce qui fait que la situation humanitaire "est encore plus dramatique", a-t-il souligné, rappelant également le blocus alimentaire imposé sur l'enclave palestinienne.

La France doit prendre trois décisions

Coquerel a par ailleurs rappelé les déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui a affirmé vouloir une "occupation totale et définitive de Gaza", "ce qui est l'objectif de guerre qu'il poursuit depuis le début", rappelle-t-il avant de les qualifier de contraire aux déclarations internationales et au droit international. "Mais [Netanyahu] s'en fiche", a ajouté Coquerel.

Le député a insisté sur l'urgence de la situation, affirmant que "le génocide va se faire" si aucune décision n'est prise par les acteurs internationaux, notamment la France.

Il a appelé le Gouvernement français à adopter trois mesures : "moratoire sur les armes, reconnaissance de l'État de Palestine. Je pense que ce serait un événement ou un symbolique important. Et puis, il faut réfléchir aussi à des sanctions économiques", a estimé Coquerel, qui a également souligné la nécessité d'une pression internationale, notamment sur l'Allemagne, pour maintenir le financement de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).

Cette déclaration de La France Insoumise met en lumière le besoin d'une réponse plus forte de la part de la communauté internationale face à la crise à Gaza, causée par l'agression israélienne. Elle soulève des questions sur l'efficacité des mesures diplomatiques actuelles et la nécessité de solutions plus concrètes pour aborder les violations du droit international et les souffrances humaines.

Situation à Rafah

Pour rappel, pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, pour son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a tué plus de 30 000 Palestiniens et blessé plus de 70 000 autres depuis le 7 octobre.

Une ordonnance rendue en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.

Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire.

La population de Rafah, qui s'élevait à approximativement 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,4 million d’habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.

A Gaza, la population fait face à des pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.

Malgré la décision de la CIJ, Israël persiste dans ses attaques. La décision du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.

AA